De nouvelles ambitions régionales

Dominique Dalle et Emilien Turrel
Dominique Dalle et Emilien Turrel
Anne Henry-Castelbou

Dominique Dalle et Emilien Turrel au salon Créer.

L’association Entreprendre pour apprendre (EPA) connaît un nouveau souffle en cette rentrée 2016 : fusion d’équipes, volonté de créer une mini-entreprise dans chaque lycée et de s’associer aux réformes de l’Education nationale dans les collèges. Un appel est lancé.

 

200 mini-entreprises vont être lancées dans les écoles cette année et 10 000 jeunes seront ainsi sensibilisés à l’entrepreneuriat, soit une présence dans 21% des lycées de la région : voici le résultat de la nouvelle fusion des antennes du Nord − Pas-de-Calais avec celles de la Picardie, de l’association Entreprendre pour apprendre Hauts-de-France. Au quotidien, l’association aide les enseignants, de l’école primaire aux universités, à monter des projets de mini-entreprises avec leurs élèves, avec le soutien de 170 entrepreneurs. Derrière tout cela, il s’agit de développer chez les jeunes l’esprit d’initiative, l’audace et le goût du risque. L’association, qui emploie 15 salariés sur la région, est financée par le Conseil régional, des collectivités locales et des financements privés (mécénat et taxe d’apprentissage).  

Pour Dominique Dalle, directrice régionale d’EPA, «il y a un déficit de créations d’entreprises dans notre région, face à une culture salariale très forte. Pour stimuler l’emploi et la création d’entreprise, il faut intervenir dès le plus jeune âge. Si on apprend tôt cette culture entrepreneuriale, on ne l’oublie pas. On ne travaille pas forcément les techniques de l’entreprenariat mais surtout l’envie de porter un projet». Les statistiques montrent que 30% de ces mini-entrepreneurs deviennent à terme chefs d’entreprise. Depuis le début de son fonctionnement, l’association a généré 9 000 porteurs de projet.

 

Un tremplin vers la création. EPA était présente au salon Créer à Lille les 12, 13 et 14 septembre derniers, où ils ont accueilli 900 collégiens et lycéens. Ces derniers ont été stimulés par l’association pour trouver sur place une idée de création d’entreprise. Ils la poursuivront ensuite, durant l’année, dans leur établissement scolaire. Là-bas, un ancien lycéen témoignait de son parcours : Emilien Turrel, 18 ans, a créé une mini-entreprise au lycée avec l’aide d’EPA. Aujourd’hui, il poursuit ce projet comme auto-entrepreneur. Il développe un site qui met en relation associations et particuliers : «Si je n’avais pas été aidé par EPA, jamais je n’aurais créé mon entreprise. En étant jeune, on a tendance à être plus aidé que les porteurs de projet plus âgés. Les partenaires sont plus attentifs, les territoires sont plus faciles à convaincre, car il y a une volonté de soutenir les jeunes dans leur création d’entreprise.» 

1 mini-entreprise par lycée. Cette année, l’association a de nouveaux objectifs : implanter une mini-entreprise dans chaque lycée, en adéquation avec le projet régional de Xavier Bertrand de renforcer la culture entrepreneuriale à l’école. Autre projet : travailler avec les académies de Lille et d’Amiens pour inscrire la création de mini-entreprises dans les EPI (Enseignement pratique interdisciplinaire). «La mini-entreprise est un outil qui permet d’aborder différentes matières comme le français, les mathématiques, la citoyenneté, etc. autrement», précise Dominique Dalle. Pour avoir les moyens de ce développement, l’association lance un appel aux enseignants, salariés et chefs d’entreprise pour accompagner bénévolement les jeunes.