De l'activité passive en milieu populaire...

Grande-Synthe sort lentement mais sûrement de son image de ville-dortoir grâce à son programme de rénovation de l'habitat et des nouvelles constructions «vertes». Exemple au quartier de l'Europe avec la résidence Bernard-Buffet et ses 28 logements passifs.

« Plus d'une centaine de logements passifs sont prévus au programme de construction d'habitat à Grande-Synthe ».
« Plus d'une centaine de logements passifs sont prévus au programme de construction d'habitat à Grande-Synthe ».
CAPresse 2015

Plus d'une centaine de logements passifs sont prévus au programme de construction de Grande-Synthe.

C’était l’un des quartiers les plus stigmatisés de l’agglomération dunkerquoise. Le quartier de l’Europe concentrait à lui seul tous les maux : chômage endémique (jusqu’à 26% chez les jeunes), délinquance récurrente, logements dégradés… A l’image de la ville, des barres d’immeubles formaient un dédale de rues. Il a fallu des années pour le changer. L’an dernier, l’inauguration de la nouvelle piscine, doublée d’équipements sportifs afférents, donnait déjà un sérieux coup de neuf. Cette année, les travaux sur l’avenue du Général-de-Gaulle allaient bon train, jusqu’à l’inauguration des premiers logements passifs. Au bord du boulevard entièrement refait, la résidence Buffet, sise dans l’îlot des peintres, resplendit à côté des dernières barres d’immeubles qui la jouxtent encore. Les 28 premiers logements sont des T2, T3 et T4. Les loyers s’étalent entre 356 et 727 euros (les charges sont comprises selon le logement, entre 95 et 155 euros). Accessibles aux milieux populaires grâce à l’aide au logement, ces appartements doivent se généraliser dans la commune. Consacrée première “Capitale française de la biodiversité” en 2010, Grande-Synthe a décidé, en 2013, de passer à la transition énergétique. Un vœu qui s’accompagne d’actions.

Vers une transition énergétique irréversible. Une première maison passive a été construite en entrée de ville. Symbolique, elle est voisine d’un équipement majeur dédié au cheval. Grande-Synthe soutient également le projet d’un tram qui traverserait l’agglomération dunkerquoise. C’est pourtant le logement qui va permettre l’irréversibilité de cette transition. Le quartier du Courghain, totalement refait, donne de meilleurs scores énergétiques avec des bâtiments BBC. Dans l’ensemble de la ville, d’autres efforts vont se succéder. A terme, plus d’une centaine de logements passifs seront construits. Un critère d’attractivité pour une ville qui perd des habitants. Vivre sans payer l’énergie n’est plus une gageure.

Passif mode d’emploi

La résidence Bernard-Buffet fonctionne grâce aux apports énergétiques naturels : les «thermies». Elles se définissent par les calories qui sortent des appareils ménagers et qui restent ainsi dans le circuit. il y a aussi l’orientation du bâtiment avec le choix des pièces à vivre situées au sud, la création d’une couverture isolante et imperméable avec des planchers en béton et des façades en bois (40 cm d’isolants sur 49 cm d’épaisseur de la structure…), des fondations isolées jusqu’à une épaisseur de 27 cm, des toits eux aussi fortement isolés (40 cm).