De la nutrition fonctionnelle
Nutrilac, spécialiste de l’alimentation animale spécifique, devrait s’agrandir dans les prochains mois. Une extension qui suit un marché qui se développe au fil des nouveaux produits destinés aux ovins, bovins et caprins.
C’est une usine de production d’alimentation animale située au fin fond du Pas-de-Calais, en bordure de la Somme. Cette PME, filiale d’un grand groupe international, affine ses savoir-faire dans l’alimentation animale. «Nous sommes une PME ancrée depuis bien longtemps en milieu rural, mais qui fait partie du groupe étatsunien Archer Daniel Midland (ADM). Nous sommes issus de Néovia, une entreprise française rachetée par ADM en 2008. Nous sommes une entité d’expertise métier : un spécialiste des spécialités», résume Cédric de Boulogne, directeur du site.
Dans une ration alimentaire à destination des animaux, on trouve la matière première (acides aminés, oligoéléments, protéines diverses, extraits de plantes sous forme de granulés, de poudres ou de tourteaux), et des minéraux. «Nous sommes en orbite de la ration. Notre rôle est de renforcer, préserver et potentialiser l’animal», explique le dirigeant.
Stations de tests et “formulateurs”
Exemple : un animal est blessé, en carence, à un stade critique de son existence (naissance, sevrage…). Pour chaque cas d’espèce, Nutrilac va chercher l’aliment complémentaire qui va aider l’animal dans ces moments cruciaux. La liste des composants des produits spécifiques dépasse le millier. Le comportement naturel est l’autre objectif de l’entreprise : «Une vache, ça lèche. On a donc créer un seau à lécher pour que l’animal reste dans sa nature.» L’idée générale est d’allonger la «durabilité» et la productivité de l’animal. Des études sont réalisées régulièrement et les essais sont quotidiens avec les éleveurs partenaires. «Nos partenaires ne sont pas clients ; nous ne vendons qu’aux distributeurs. Mais nous tenons à garder ce lien avec les éleveurs.»
Nutrilac dispose de stations de recherches et procède à des essais in situ sur des populations bovines, caprines, ovines, porcines, gallines et équestres. Pour ce faire, plusieurs “ingénieurs formulateurs” testent des solutions à Verton, «barycentre de compétences du groupe en France». Si un animal est carencé parce que la pâture n’est pas assez riche et qu’il est nourri au maïs, il aura très certainement des problèmes digestifs. L’alimentation spécifique vient alors en soutien. Sans aucune prétention sanitaire, les produits Nutrilac s’affichent comme «faisant face par la nutrition aux problèmes que vont rencontrer les animaux au cours de leur vie». Depuis 20 ans, les entreprises de ce secteur sont au cœur des problématiques sociétales avec la question du vivant et la responsabilité grandissante, de facto, des groupes agroalimentaires. «Chez nous, l’élevage animal garde toute sa traçabilité. Par ailleurs, les labels sont légion», affirme le directeur.
À Verton, l’usine produit 25 000 tonnes de produits divers par an ; 40% sont destinés à l’export, principalement en Allemagne, en Suisse, en Belgique et en Grande-Bretagne. Le site emploie près de 50 personnes et devrait s’étendre pour répondre à la demande croissante du marché.