De l’autre côté du Channel…

Législatives anticipées au Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique Theresa May a créé la surprise dernièrement en annonçant qu’elle convoque des élections législatives anticipées le 8 juin 2017, soit trois ans plus tôt que prévu. Ne possédant actuellement que 330 sièges sur 650 à la Chambre des communes, elle souhaite profiter de sa forte popularité pour remporter une large majorité et ainsi se retrouver en position de force pour négocier la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. En effet, selon elle, les divisions du Parlement «affaiblissent la position du gouvernement dans les négociations avec l’Europe». Theresa May, qui n’a pas été élue par le peuple, espère aussi à travers ces élections rendre sa position plus légitime. Le pari devrait être concluant pour le Premier ministre, car les sondages créditent les Conservateurs de 43% d’intentions de vote, largement devant les Travaillistes (25%).

Forte volatilité de la livre quant à l’annonce de Theresa May. Alors que son cours était à son plus haut niveau depuis trois semaines, la livre a chuté en s’échangeant contre 1,2550 dollar lorsque le 10 Downing Street a annoncé que Theresa May allait faire une déclaration publique. Cependant, dès l’annonce de Premier ministre britannique sur sa décision de convoquer les élections législatives anticipées le 8 juin 2017, le cours de la livre sterling a bondi à son plus haut niveau depuis octobre 2016, en s’échangeant contre 1,2904 dollar. Cette forte volatilité dénonce une certaine nervosité des marchés financiers.

Les Nord-Irlandais craignent de  grosses factures téléphoniques. Le 15 juin prochain, les frais d’itinérance en Europe seront supprimés. Cela signifie que les communications, comme les appels et les SMS, passées dans un autre pays européen seront facturé de la même manière que sur le réseau national, sans surcoût. Cependant, à cause du Brexit, il n’est plus assuré pour le Royaume-Uni de faire partie de cet accord. Si cette option, fortement envisageable, est validée, il faudra s’attendre à des factures téléphoniques plus élevées, non seulement pour les voyageurs, mais aussi pour les Nord-Irlandais vivant à proximité de la frontière. En effet, déjà par le passé les utilisateurs de téléphones mobiles vivant dans les comtés frontaliers ont eu des surcoûts imprévus, lorsque leurs téléphones se connectaient par inadvertance sur le signal de la République irlandaise.

Sadiq Khan s’attaque à la pollution de l’air. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a annoncé la création d’une zone à ultra basse émission à partir de 2019. Tous les véhicules diesel de plus de quatre ans et les véhicules essence de plus de treize ans devront payer 12,50 livres, soit 14,60 euros, en plus du péage urbain de 11,50 livres instauré en 2005. La pollution de l’air, principalement le dioxyde d’azote émis par les véhicules, tue plus de 9 000 Londoniens par an. «L’air londonien est mortel et je ne peux pas rester les bras croisés», explique Sadiq Khan. La mairie avait déjà annoncé le retrait progressif des bus et taxis roulant au diesel, ainsi qu’une nouvelle taxe de 10 livres pour les véhicules datant d’avant 2006 voulant circuler dans le centre de la capitale britannique.

Les Londoniens travaillent trois semaines de plus par an que le reste du pays. Une étude publiée ce mois-ci par l’Office for National Statistics (ONS) montre que la semaine de travail moyenne à Londres est de 33 heures. Or, selon la même étude, cette durée est de 31 heures au niveau national, soit inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE. Les deux heures supplémentaires travaillées à Londres représentent environ trois semaines sur l’année. Une population plus jeune et hautement qualifiée et un coût de la vie élevé en seraient la cause.

Restriction de l’accès au crédit à la consommation. Suite à la mise en garde de la Bank of England (BoE) contre la forte croissance des crédits à la consommation, les banques britanniques prévoient de restreindre leur accès. En effet, selon une enquête de la BoE, près de 20% des établissements bancaires anticipent une restriction pour le deuxième semestre 2017, avec l’adoption de conditions plus sévères pour l’obtention de crédits à la consommation. Ces crédits maintiennent cependant la consommation britannique à un haut rythme de croissance, mais le fort endettement semble désormais trop risqué à cause des incertitudes liées au Brexit.