DDD veut valoriser les déchets ultimes issus de l’automobile

La SAS DDD, spécialisée dans le négoce et la valorisation des déchets, est sur le point de concrétiser une nouvelle activité novatrice : la valorisation des déchets ultimes issus du broyage automobile. Soutenue par la communauté urbaine de Dunkerque et par la CCI Littoral Hauts-de-France, elle termine actuellement son tour de table financier. Démarrage prévu au premier semestre 2018.

L'entreprise prévoit l'embauche d'une douzaine de salariés dès 2018.
L'entreprise prévoit l'embauche d'une douzaine de salariés dès 2018.

L’histoire est originale : Gérard Lahaeye, 67 ans, ancien chef d’entreprise et inventeur compulsif (il a déposé plusieurs brevets dans le cadre de ses activités professionnelles dans le nucléaire et le diagnostic amiante) est démarché par l’une de ses connaissances belges qui souhaite trouver un débouché à ses déchets ultimes issus du broyage automobile, actuellement enfouis en décharge. La réglementation imposera bientôt aux industriels de recycler l’ensemble de leurs déchets, les décharges ayant vocation à disparaître dans les prochaines années.

Intertitre 

Un projet innovant 

Mis au défi, Gérard Lahaeye travaille de longs mois avant de trouver un procédé qui permet de les valoriser en produits liants et de résistance. Ils possèdent une capacité acoustique ou thermique différente selon les usages : béton placé pour la protection des réseaux (en remplacement du ternaire, plus coûteux), revêtement pour les pistes cyclables ou aires de promenade piétonnes, matériaux décoratifs extérieurs (dalles effet bois ou galets, lames de terrasse, mobilier urbain…) ou encore murs antibruit. Il se rapproche de Philippe Mattern, entrepreneur dunkerquois à la tête de DDD, une entreprise spécialisée dans le négoce et la valorisation des déchets. Convaincu de l’intérêt de ce projet, il accepte de s’associer avec Gérard Lahaeye afin de donner une portée industrielle à cette invention. «Pour démarrer, nous avons investi ensemble 300 000 € sur fonds propres», confient les deux associés, qui ont installé leur activité dans les locaux d’une ancienne fonderie à Coudekerque-Branche. Alors que la production est en passe de démarrer, ils ont organisé une visite des lieux le 12 octobre pour l’ensemble des organismes qui les ont soutenu financièrement : la CCI Littoral Hauts-de-France, la communauté urbaine de Dunkerque, la mairie de Coudekerque-Branche ainsi que des établissements bancaires et de soutien à la création d’entreprise. «Nous sommes en train de terminer notre tour de table financier, précise Philippe Mattern. «Il nous fallait pouvoir rassembler 1,2 million d’euros pour pouvoir lancer la production. Ce sera chose faite au premier semestre 2018, avec l’embauche d’une douzaine de salariés dans un premier temps.»

Pour le moment, les deux associés ne font pas de pronostic en termes de volumes de production. «Nous sommes encore en phase de démarrage commercial. Nous allons commencer par les grandes surfaces de bricolage et les collectivités territoriales, d’abord au niveau local. Puis, selon les premiers résultats, nous verrons à viser géographiquement plus loin», conclut Philippe Mattern.