Dans le sud du Pas-de-Calais, l’entrepreneuriat se porte bien
En 2024, le Réseau Initiative Ternois Artois 7 Vallées Montreuillois a soutenu la création de 159 entreprises, soit une croissance de 4% sur un an. Un dynamisme qui s’explique notamment par l’offre de services très diversifiée mise en place par les six communautés de communes du secteur.
Créée en 1993, l’association Réseau Initiative Ternois Artois 7 Vallées Montreuillois intervient sur un vaste territoire, majoritairement rural, comptant 427 communes et 210 000 habitants. «Notre équipe de sept personnes est présente sur l’ensemble du secteur, de façon à ce que tous les porteurs d’idées se trouvent à moins de 30 minutes d’un lieu d’accueil», précise André Genelle, son directeur.
La structure accueille gratuitement tous les créateurs pour affiner leurs projets, travailler la structuration financière de ceux-ci, leur ouvrir les portes d’un véritable réseau local, mais aussi les orienter vers des outils financiers comme le prêt d’honneur ou des dispositifs portés par la BPI ou les EPCI. «Nous accompagnons l’entreprise à tous les stades de son existence, de la création au développement en passant par la reprise. L’objectif, pour nous, est vraiment de conserver un lien à vie avec les entrepreneurs», ajoute-t-il.
Prendre le temps de la réflexion
En 2024, le Réseau Initiative Ternois Artois 7 Vallées Montreuillois a soutenu la création de 159 sociétés, qui ont généré 386 emplois. 1,4 million d’euros de prêts d’honneur ont été attribués, ainsi que 9,5 millions d'euros de prêts bancaires associés. «Entre 2022 et 2023, nous avons enregistré une croissance de 10% dans la création d’entreprises. Entre 2023 et 2024, nous sommes à 4%. C’est un chiffre plus faible, mais qui démontre toujours une certaine dynamique», analyse André Genelle, qui réfute l’idée que l’entrepreneuriat soit pour beaucoup un choix par défaut.
«Au contraire, nous avons des porteurs, c’est une évidence. C’est tout simplement la suite logique de leur parcours professionnel» observe-t-il. D’ailleurs, sur les 181 porteurs accompagnés, seuls 20 étaient demandeurs d’emploi depuis plus d’un an. «Cependant, nous sentons qu’ils réfléchissent beaucoup plus. Ils vont plus loin dans la recherche d’informations. Ils veulent sécuriser un maximum leur projet» indique André Genelle.
Une stratégie de territoire
Cette vitalité dénote sensiblement, alors que partout ailleurs, l’heure est plutôt à l’attentisme teinté d’une certaine crainte à l’idée de voir une hausse des défaillances. «Nous ne ressentons pas cela sur notre secteur rural, où la stabilité prime. Il faut rester vigilants, mais aujourd’hui nous avons des opportunités locales de développement», affirme le directeur du Réseau Initiative, qui explique cela par le travail mis en place par les six EPCI du territoire. «Nous bénéficions d’une offre de services de proximité très diversifiée. Cette stratégie permet à l’entrepreneuriat de s’épanouir et de se développer» analyse-t-il, tout en précisant que chaque intercommunalité cache des réalités différentes.
«C'est pour cela que nous avons développé une approche très décentralisée. Nous nous adaptons aux entrepreneurs et à leurs territoires», souligne-t-il. Ce dernier voit l’association qu’il dirige comme un facilitateur pouvant accompagner ses interlocuteurs, mais aussi les orienter vers d’autres acteurs. «Ce qui compte, c’est la réussite de l’entrepreneur. C’est lui qui va permettre le développement économique du territoire», conclut André Genelle.