Dans l'Ouest, l'eau commence à baisser, Redon toujours partiellement inondée

Le niveau de l'eau commence à baisser vendredi à Redon, inondée depuis trois jours et où le pic de la Vilaine, toujours placée en vigilance rouge pour crues sur sa...

 © Hassan AYADI
© Hassan AYADI

Le niveau de l'eau commence à baisser vendredi à Redon, inondée depuis trois jours et où le pic de la Vilaine, toujours placée en vigilance rouge pour crues sur sa partie aval, pourrait déjà avoir été atteint.

"La situation s'améliore globalement", annonce la mairie de Redon dans un communiqué. "Les niveaux d'eau baissent à divers endroits de la ville."

"Le niveau de la Vilaine prévu hier, qui était établi à 5,23 m, n'a heureusement pas été atteint", se limitant à 5,10 m, précise le communiqué citant Vigicrues. Selon les mesures de l'organisme de prévision, sur un quai de Redon, le fleuve était à 5,03 m peu avant 16h00.

"On observe une accalmie globale des précipitations qui sera favorable aux décrues", souligne Vigicrues.

"Sur le bassin de la Vilaine et de ses affluents, la décrue est amorcée sur les secteurs les plus à l'amont", comme à Rennes, où la mairie envisageait "une amélioration progressive de la situation" et programmé des "opérations de nettoyage" des secteurs inondés le week-end dernier.

Mais "les ondes de crue sont en cours de propagation", avertit Vigicrues, et "sur la Vilaine aval, maintenue en vigilance crue rouge" pour trois départements (Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Morbihan), "les niveaux vont rester exceptionnellement hauts, en particulier sur le secteur de Redon", plus au sud.

Emilie, 30 ans, y filme avec son téléphone les flots impétueux du fleuve boueux. "C'est assez impressionnant. Ça a un petit peu baissé depuis hier, de quoi être optimiste!", se réjouit-elle.

Le pont menant à Saint-Nicolas-de-Redon, située dans le département voisin de Loire-Atlantique, est toujours impraticable vendredi.

Dans cette commune limitrophe de Redon, la zone commerciale est totalement sous l'eau, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les pompes à essence, le magasin Leclerc et d'autres enseignes sont entièrement inondés, et des gendarmes en bateau surveillent les environs pour éviter tout pillage.

Quelque "3 à 5 mm de pluie sont attendus en fin d'après-midi sur le nord du département" de l'Ille-et-Vilaine, ce qui pourrait impacter le niveau des cours d'eau, relève la préfecture de la Loire-Atlantique.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et la ministre déléguée chargée de la Ruralité, Françoise Gatel, se rendront sur place samedi, a indiqué le ministère de la Transition écologique.

Cellule d'écoute et cagnotte solidaire

Quelque 1.108 personnes ont été évacuées en Ille-et-Vilaine, dont 150 à Redon et 310 à Saint-Nicolas-de-Redon, selon des chiffres donnés par la mairie de Redon et les préfectures de Loire-Atlantique et d'Ille-et-Vilaine.

La mairie de Redon a annoncé la mise en place d'une cellule d'écoute et de soutien psychologique. "Des thérapeutes du territoire se mobilisent pour proposer une permanence téléphonique dédiée à toute personne éprouvant le besoin de parler et d’être écoutée", explique la municipalité.

Une cagnotte solidaire a également été mise en place en partenariat avec la Croix-Rouge pour "soutenir toutes les personnes sinistrées de Redon Agglomération".

A Messac, commune de 7.000 habitants située à mi-chemin entre Redon et Rennes, le pont qui enjambe la Vilaine est toujours interdit à la circulation vendredi.

Sous une fine pluie, Suzanne Nourrison, retraitée, observe le fleuve agité. "Le plus dur est passé, la météo est plus clémente", espère-t-elle.

Non loin, Jean-Luc Prisé, 64 ans et propriétaire de trois commerces alimentaires inondés, soupire. "Ça va être dur économiquement, on va voir les dégâts. Chocolat, café, on va devoir tout balancer", confie-t-il, bottes aux pieds.

Champs noyés

Depuis leur train traversant la Bretagne, des passagers observent médusés l'ampleur des inondations. 

"C'est très impressionnant, en arrivant au niveau de Rennes j'ai vu de nombreux champs inondés, des parcelles sous l'eau ou complètement boueuses", raconte à l'AFP Laure Cometti, 35 ans, dans un train en direction de Brest.

La SNCF a annoncé avoir "totalement interrompu entre Rennes et Quimper dans les deux sens" de circulation les trains TGV Inoui et Ouigo en raison des inondations.

La Somme, l'Oise, le Val-d'Oise, l'Eure et la Sarthe sont en vigilance orange pour crues.

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