Dans l’antre des éoliennes
La Compagnie du vent, groupe GDF SUEZ, vient d’organiser une visite du parc éolien du Petit- Terroir, à Méneslies dans la Somme, à destination du grand public. L’occasion pour une vingtaine de personnes de pouvoir découvrir ces machines souvent décriées.
Je suis venu par curiosité, explique un habitant d’Arrest, près de Saint-Valery-sur-Somme. J’ai appris beaucoup de choses sur les éoliennes. Il faut beaucoup de temps de préparation pour installer ces machines. Il faut huit ans d’études. Nous avons eu des renseignements techniques. Je ne suis ni pour ni contre les éoliennes. C’est l’avenir avec les panneaux solaires. »
Comment ça fonctionne
La Compagnie du vent fait régulièrement visiter ses parcs éoliens. En Picardie, deuxième région de France en matière d’énergie éolienne, elle en compte cinq, dont deux dans la Somme. « Il est important pour la population et les riverains de comprendre comment fonctionne un parc éolien, souligne Christophe Leblanc, coordinateur local à la Compagnie du vent, spécialiste de l’offshore éolien. Ils se posent beaucoup de questions concernant les engagements Grenelle I et Grenelle II. »
Aménagé en 2008, le parc éolien du Petit-Terroir compte pour le moment cinq machines de 55 m de haut et de 0,85 MW. Il produit annuellement l’équivalent de la consommation électrique de 5 200 personnes. L’été prochain, trois éoliennes supplémentaires de 2,3 MW vont venir enrichir ce parc.
Ces éoliennes seront signées Enercon. Cela tombe bien car le fabricant de l’Oise a une équipe de maintenance installée sur le parc énergies renouvelables à Oust-Marest. Une éolienne coûte environ un million d’euros. Il faut environ huit à dix ans pour qu’elle commence à être amortie. Enfin, sa durée de fonctionnement est d’environ de vingt à vingt-cinq ans. Les sociétés ont obligation de les démonter en fin de vie.
50 km/h
Le jour de la visite le vent était si bas que les éoliennes ne tournaient pas. Tout à coup, les têtes ont pivoté pour trouver le vent. « A moins de 10 km/h, elles ne fonctionnent pas, souligne Julien Coulon, chargé de mission éolien terrestre. La vitesse idéale est 50 km/ h. Au-delà, les éoliennes ne tournent pas plus vite. Il ne faut pas qu’elles s’emballent. Nous avons un peu plus de 4 000 machines en France. En 2020, il devrait y avoir 8 000. Les emplois devraient passer de 11 000 à 20 000. »
Le grand public a pu visiter la salle de maintenance et même pénétrer dans une éolienne. Le moins que l’on puisse c’est que leur fonctionnement est hyper sophistiqué. Elles sont surveillées 24 heures 24 et sont équipées d’un ordinateur de bord. Elles sont reliées directement au siège de Montpellier. Très intéressée par le projet de parc éolien offshore au large de la côte picarde, la Compagnie du vent attend d’en savoir plus sur l’appel d’offres lancé par le gouvernement pour se positionner. En attendant, elle continue d’implanter ses turbines sur terre.