Elevage
Dans l’Aisne, les alpagas de la Cour Farroux attisent la curiosité
Il y a dix ans, Brigitte et Didier Chatelin se sont lancés dans un élevage peu commun : celui d’alpagas. Installée à Sommeron, en Thiérache, leur ferme attire beaucoup de visiteurs. En plus de la laine et de la génétique, le couple se lance désormais dans la médiation thérapeutique.
« Avec les animaux, on a l’impression d’être en vacances tous les jours ! », lance Didier Chatelin. Son histoire d’amour avec les alpagas a démarré il y a dix ans. « Avec ma femme, on était en visite près de Dijon, se rappelle-t-il, et par hasard, on a vu une pancarte "Alpaga’" On est allé voir, et deux semaines après, on achetait deux alpagas, un mâle et une femelle ! » Elle, était professeur de sport, lui, travaillait dans une entreprise de sérigraphie.
Ils lâchent tout pour se lancer dans l’élevage. « Ce sont des animaux très calmes, très doux. » Le couple s’installe à Sommeron, il y a six ans, dans un corps de ferme qu’ils ont rénové, qui deviendra la Cour Farroux.
Les alpagas appaloosa, espèce rare
Aujourd’hui, leur troupeau compte 30 alpagas, élevés pour leur laine. La tonte a lieu chaque année au mois de mai, ce qui donne l’occasion de faire une grande fête dans le village. Car les alpagas ont attisé la curiosité dans le coin, pour des habitants plus habitués à voir des vaches que ces animaux du Pérou.
Les toisons récoltées sont envoyées dans une micro-filature. La laine est ensuite revendue dans la boutique installée dans la Cour Farroux. Brigitte propose aussi à la vente des écharpes, mitaines, tours de cou, qu’elle tricote. « C’est une laine très douce, chaude, et elle est hypoallergénique, donc ne gratte pas. » D’autres toisons sont aussi envoyées à Paris, qu’une une créatrice de mode russe utilise.
« Nous développons également une génétique très rare, ajoute Didier Chatelin, la race des alpagas appaloosa. » Ils revendent ces mâles, très recherchés, dans toute l’Europe, « on a une liste d’attente pour les Pays-Bas, la Pologne, la Serbie, l’Italie ou encore l’Allemagne ». Le couple a décroché de nombreux prix, en France et en Europe, pour ses alpagas.
Médiation animale
Les éleveurs proposent également des visites de la Cour Farroux, tout au long de l’année. L’été dernier, ce sont plus de 1 000 enfants des centres aérés qui s’y sont rendus. Une aire de camping-cars est également implantée sur le site, « nous avions 60% d’étrangers avant le Covid. En ce moment, c’est plus une population locale qui s’arrête », admet l’éleveur. Cette année, il a passé un diplôme d’État de médiation par l’animal, pour travailler avec des enfants handicapés, des autistes, des résidents d’EHPAD, malades Alzheimer etc.
« Les alpagas sont peureux, mais sont sociables, et très apaisants, cela évite de donner des médicaments aux personnes pour les calmer. Et puis ils aident aussi à l’aspect cognitif, et à la motricité. » Il reçoit régulièrement des personnes handicapées dans la ferme et prévoit d’intervenir dans une classe inclusive dans le collège de Guise, d’ici le début de l’année prochaine.