Danger : Oris Fututio

Après les pigeons, les dindons ? C’est l’animal choisi par un groupe d’entrepreneurs (anonymes pour l’instant) qui alimentent en billets d’humeur et articles de presse leur blog, conçu à l’occasion du doublement de la taxe sur les transports que paient les entreprises de plus de neuf salariés du Calaisis. Des entreprises déjà fortement impactées par la crise et où l’emploi vacille depuis plusieurs années. “Ce blog est celui de chefs et dirigeants d’entreprise du Calaisis… Des créateurs de richesse qui en ont marre d’être pris pour des dindons“, écrivent les rédacteurs du site. Quid du nom ? “Quel nom étrange pour un titre ? (…) L’oris fututio est une condition pathologique caractérisée par l’incapacité d’un individu à éviter un comportement décalé par rapport au sérieux d’une situation. Il se manifeste souvent par une altération du langage et une modification du raisonnement logique. Cette altération, qui n’a pas encore été classée parmi les troubles du comportement, est plus communément connue sous le nom de ‘foutage de gueule’“, précisent les “joyeux dindons“… Naturellement, ce sont les politiques, qui votent ce type d’augmentations fiscales, qui sont visés : “L’actualité calaisienne de l’augmentation de la taxe transport de 60% nous fournit un florilège de décisions et de prises de positions publiques qui méritent de figurer dans les annales de l’Oris Fututio.” 

“Pas grand-chose de pas grand chose“… Et les auteurs, qui ne cachent pas leurs accointances avec le Medef territorial, en ont relevé. “On peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres : 60% de pas grand-chose, ça reste pas grand-chose“, se défend Philippe Mignonet, président du SITAC (qui affiche près d’un million de déficit en 2014), adjoint à la mairie de Calais et vice-président de l’Agglomération. En fait 5,6 millions d’euros – en plus de ce que rapporte la taxe du versement transport actuellement – totalise Oris Fututio… “Le transport public dans le Calaisis n’est pas financé par l’impôt, contrairement aux autres agglomérations. C’est le choix des élus“, selon le blog, rapportant les propos de la directrice du Sitac. Un autofinancement basé donc sur une taxe… Pour conclure, citation d’un ancien directeur de cabinet de Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais : “Nous ne sommes pas le monde politique. Nous sommes les élus du peuple et je vous interdis de contester nos décisions.” Ce dernier s’est soustrait spontanément à la xyloglossie (langue de bois) pour retrouver une certaine franchise.