Crédit agricole Nord de France : de nouvelles ambitions de développement pour 2015

Si le contexte économique a pesé en 2014 sur son niveau d’activité, les résultats financiers du Crédit agricole Nord de France n’en ont pas été pénalisés. L’exercice 2015 devrait s’inscrire dans cette lignée, avec des ambitions clairement affichées sur ses vecteurs de croissance, la banque multicanal de proximité, le capital-investissement, l’immobilier et les assurances.

De gauche à droite, Francis Payen, directeur financier, Bernard Pacory, président, François Macé, directeur général, et Frédéric Baraut, directeur général adjoint.
De gauche à droite, Francis Payen, directeur financier, Bernard Pacory, président, François Macé, directeur général, et Frédéric Baraut, directeur général adjoint.
D.R.

De gauche à droite, Francis Payen, directeur financier, Bernard Pacory, président, François Macé, directeur général, et Frédéric Baraut, directeur général adjoint.

“Le Crédit agricole Nord de France vit au rythme de l’économie de sa région.” Avec son lot de points plutôt positifs, dont le plus marquant semble être la légère remontée des carnets de commandes dans l’industrie, et de points faibles, parmi lesquels le plus préoccupant peut être le nombre de logements mis en chantier “en baisse vertigineuse“, une capacité de production utilisée en dessous de 70 %… Ajoutez-y une croissance mondiale qui ralentit, un contexte de taux défavorable à l’intermédiation bancaire, un environnement réglementaire toujours plus pesant… Au total, un durcissement de l’activité qui a de quoi faire craindre le pire. Que nenni ! “Je vous rassure, a déclaré François Macé, directeur général du Crédit agricole Nord de France lors de la présentation avec le président Bernard Pacory de ses résultats 2014. L’établissement a su tirer son épingle du jeu, même s’il nous faut toujours nous repositionner, retrouver l’indice de confiance auprès de nos clients, apporter plus de services, de conseils, de digital…

“Un exercice de très bon niveau“. Pour autant, le Crédit agricole Nord de France a donc “réalisé un exercice 2014 de très bon niveau“. Quelques chiffres pour en témoigner : un encours de collecte globale en hausse de 1,1 % à 25,3 Mds€ tiré par l’assurance-vie (+ 5,1 % à 6 Mds€) et l’épargne-logement (+5,4 %), un encours de crédit en baisse de 2,4 % à 18,6 Mds€ dont 10,6 Mds€ , en croissance de 0,6 %, pour l’habitat, un produit net bancaire “qui résiste” à -1,2 %  à 562,4 M€ malgré une baisse du PNB d’activité de 5,4 % du fait d’une baisse de la marge d’intermédiation (-4,8 % à 292,6 M€ et des commissions perçues (-6,2 % à 221 M€). Si le résultat brut d’exploitation s’affiche en repli de 1,7 % à 254,5 M€, après décroissance sensible du coût du risque de 67 % à 27,8 M€, le résultat net social s’établit en hausse de 36 % à 125,2 M€.

En consolidé, les résultats s’affichent en net redressement. Si le PNB consolidé s’élève à 584,4 M€ (-8 %) du fait notamment de la mise en juste valeur d’instruments de dette et de dérivés (-11,5 M€ en 2014 contre +17,5 M€ en 2013), le résultat net consolidé croît de 43 % à 135,8 M€. La contribution la plus importante émane du pôle Bancassurance France, +13 % à 138,5 M€ devant le pôle Capital Développement (+4,8 M€ contre +10 M€ en 2013) et le pôle Presse (+2,7 M€ contre +0,9 M€ en 2013). Le pôle Immobilier “reste pénalisé par le contexte toujours morose de la transaction en France“, avec une contribution négative limitée à -9,7 M€ après -40,5 M€ en 2013, et donc “avec des enjeux de redynamisation“.

Une caisse “solide“. Au bilan, s’est félicité Fabrice Payen, directeur financier, “la caisse est très solide sur le plan financier avec 3,3 Mds€ de capitaux propres (+148 M€), un ratio de solvabilité non phasé en norme Bâle 3 de 23,2 % et un ratio de liquidité à un an Bâle 3 (LCR) de 85 % contre un minimum de 60 % exigé par la réglementation à horizon 2015“.

Au-delà de ces chiffres toujours un peu arides, on retiendra avec François Macé que le CANDF a injecté en 2014 dans l’économie régionale 2,5 Mds € de nouveaux crédits, dont 1,4 Md€ dans l’habitat, “un peu en retrait, mais toujours 22 % de parts de marché dans un marché en baisse de 30 %“, 320 M€ dans l’agriculture, “une année recors” et de mobilisation avec le plan d’urgence lancé à l’automne, 2 100 dossiers et 60 M€ de financement, 130 M€ dans le financement des entreprises, “en stabilité dans un marché atone“, auxquels il faut ajouter les cinq interventions en capital-investissement de Nord capital pour 8 M€ investis, 111 M€ dans les collectivités locales et le logement social…

Transformation digitale. Pour expliquer ces résultats 2014 dans un contexte de recentrage du métier de banquier sur la banque universelle, de baisse de la fréquentation des agences et de baisse des marges unitaires sur les produits vendus, François Macé a mis en exergue la priorité stratégique donnée à la croissance organique sur les marchés de proximité et en particulier sur les segments à forte croissance (banque patrimoniale, montée du conseil, assurances…) et les compétences du pôle d’expertise Marketing et Communication client de l’établissement qui en font “une caisse leader en CRM et big data“. Il a particulièrement insisté sur la transformation digitale en cours, citant notamment la mise en œuvre en agence du digital et du multicanal via le déploiement de quelque 2 000 tablettes pour la signature électronique, le lancement de la e-agence en juin 2014 qui a séduit plus de 1 200 clients hors région et le développement des applications smartphone “Ma Banque”.

Des ambitions en assurances. Acteur de référence en région, le Crédit agricole Nord de France entend le rester en 2015 et même “renforcer son leadership dans la banque multicanal de proximité“. Deux nouveaux vecteurs de croissance devraient l’y aider : les assurances de prévoyance santé relancées par la réforme de l’ANI qui généralise la complémentaire santé pour tous les salariés et le crédit à la consommation pour lequel la banque va engager une campagne de communication avec Crédit agricole Consumer Finance. S’il ambitionne d’investir de 15 à 20 M€ en capital-investissement en 2015, le CANDF veut aussi investir des champs nouveaux, tels que l’assurance Entreprises avec des offres en IARD et en RC dirigeants et l’ambition de “devenir le bancassureur de référence sur les entreprises“. Dans le domaine immobilier, 2015 devrait être “l’année des synergies autour des besoins clients avec nos partenaires régionaux et les filiales spécialisées du groupe“, mais aussi celle du développement de la Foncière de l’érable qui possède déjà 80 000 m2 de bureaux et ambitionne de “devenir un acteur incontournable du développement régional“. Engagé depuis 2008 dans l’accompagnement des projets de méthanisation, le CANDF va prolonger son investissement dans les secteurs d’avenir en créant notamment son “Village by CA” en Nord-Pas-de-Calais, espace de coopération et de savoir multifonction qui soutient les entreprises dans leurs projets innovants, en même temps qu’il entend apporter son soutien à l’économie innovante, avec notamment une enveloppe dédiée aux start-up, dont la troisième révolution industrielle et Lille French Tech.

AG du Crédit agricole SA à Lille. Si la Caisse régionale se désengagera au premier semestre 2015 de sa participation dans la banque belge Crelan, Bernard Pacory, président de la CANDF, a exclu tout rapprochement avec la Caisse régionale de Brie-Picardie : “Il n’y a pas de débat, pas de projet, aucune réflexion là-dessus. Tous les territoires sont définis.” Au-delà des investissements financiers, le Crédit agricole Nord de France a réaffirmé sa volonté de présence et de partenariat dans les grands projets d’équipement que sont le canal Seine-Nord Europe, Calais 2015 ou encore la filière Mer Terre, mais aussi de faire rayonner la région et son modèle mutualiste. Deux événements marqueront à ce titre l’année : l’assemble générale de Crédit agricole SA à Lille Grand-Palais le 20 mai 2015 et le lancement de sa fondation “Agir pour le Nord-Pas-de-Calais”.