Alimentation
Crécy-sur-Serre : La Champicarde, des champignons bio et locaux
À Crécy-sur-Serre, la Champicarde a su se faire un nom sur le marché du champignon bio français. Chaque année, l’entreprise aux 80 salariés, en produit plus de 1 000 tonnes. Visite au cœur des chambres où poussent champignons de Paris, pleurotes et autres shiitakés.
Sur les routes de campagne de Crécy-sur-Serre, impossible de manquer les immenses bâtiments flambant neuf de la Champicarde. Construit en 2020, le site de 13 000 m2, permet aux 80 salariés de l’entreprise axonaise de produire, récolter et conditionner, plus de 1 000 tonnes de champignons bio par an. « Auparavant, nous étions installés dans une endiverie, pas très loin de notre site actuel. Les dirigeants n’avaient pas besoin de tous les bâtiments, alors nous occupions les lieux non-utilisés, confie Philippe Mares, dirigeant de la Champicarde. Seulement, le marché du champignon bio made in France s’est accru, nous avions besoin de plus d’espace. Nous avons donc décidé de construire notre propre site. » D’abord 10 000 m2 en 2020, puis un agrandissement de 3 000 m² dès 2021, le tout sur un terrain d’environ quatre ou cinq hectares.
30% des parts du marché français
Une fois dans l’entreprise, les chambres de pousse impressionnent, de par leurs tailles et leurs nombres. Les ouvriers s’affairent, les champignons réclament de la rigueur. « Entre le début de la pousse du champignon et la récolte, quatre semaines passent, c’est très rapide. Et comme nous travaillons un produit frais, nous travaillons toujours à flux tendu, reprend Philippe Mares. Puis il poursuit : Il faut anticiper les commandes et être certain qu’aucun de nos clients ne manque de marchandise au moment opportun. » C’est d’ailleurs pour cela, que l’entreprise qui détient 30% des parts du marché du champignon bio en France, a décidé de réaliser l’ensemble de sa logistique sur son site (conditionnement et envoi).
Dans les barquettes en fibres végétales de la Champicarde, 95% contiennent des champignons bio de Paris, qu’ils soient blancs ou bruns. Les 5% restants sont des champignons bio plus originaux, comme des pleurotes grises ou jaunes, des pleurotes du panicaut ou encore des shiitakés, des champignons d’origine asiatique.
Revaloriser les barquettes invendues
Seulement, travailler à flux tendu engendre une contrainte : la perte de marchandise. En effet, si le dirigeant et ses équipes tentent au mieux d’anticiper les commandes clients, il arrive parfois que quelques barquettes de champignons bio restent à la marge. Cependant, pour éviter que les produits terminent à la poubelle, l’entreprise a décidé de les valoriser. « Nous avons développé une recette de champignons croustillants et salés qui peuvent se manger en apéro, un peu comme des chips, ou encore s’ajouter dans des soupes ou des salades, comme on le ferait pour les pignons de pin ou les oignons frits », témoigne le dirigeant de la Champicarde.
Pour l’instant, la vente de ce produit reste marginale. L’entreprise doit développer ses canaux de distribution. Le dirigeant a pour idée de proposer son produit, aussi gustatif que décoratif, aux restaurateurs par exemple. « En ce qui concerne le prix, le sachet de 40 grammes équivaut au prix d’un sachet de pignons de pin », conclut le dirigeant. Soit, selon les prix affichés dans les enseignes grandes distribution, aux alentours de 3 à 4 euros.