CPM Industries, une entreprise engagée dans la décarbonation

Installé Saint-Romain-de-Colbosc, la PMI familiale, spécialisée dans la chaudronnerie, travaille a diminuer son impact envrionnemental.

Elise Hauters, gérante de CPM Industries. (Aletheia Press/LBrémont)
Elise Hauters, gérante de CPM Industries. (Aletheia Press/LBrémont)

Parmi les rendez-vous normands du grand défi écologique 2024, CPM Industries a ouvert ses portes, en avril, pour parler décarbonation. La PMI familiale, installée à Saint-Romain-de-Colbosc, est spécialisée dans les opérations de chaudronnerie fine, notamment en direction de l’aéronautique et de l’industrie. « L’entreprise a été créée en 1990 et nous avons emménagé au parc Eco-Normandie en 2008, car nous étions à la recherche d’un lieu en adéquation avec nos valeurs » introduit Elise Hauters, gérante de CPM Industries.

En effet, la zone d’activité est labellisée « Normandie responsable » et a obtenu un Léopard pour sa démarche RSE. « Mais l’objectif est de décrocher un second léopard et pourquoi pas, à terme, un troisième » rebondit Elise Hauters. Un environnement particulièrement propice aux initiatives de CPM Industries en termes d’environnement. Retenue en 2022 dans le cadre l’appel à projets Décarb’Flash lancé par l’ADEME, CPM Industries améliore son isolation et opte pour une chaudière biomasse. « Nos coûts de chauffage s’élèvent ainsi à 2 400 euros par an » précise la dirigeante.

Un agrandissement « vert »

Une démarche verte qu’elle poursuit. « Nous commencions à être à l’étroit et sommes en cours d’agrandissement » constate la gérante, devant la dalle supportant l’ossature bois de la future extension de 800 m². Isolation, récupérateur d’eau de pluie de 10 000 litres, installation de panneaux photovoltaïques sur le toit… Tout a été minutieusement étudié. « L’eau de pluie sera utilisée dans les sanitaires et lors des process de découpe au jet d’eau. Nous utiliserons l’électricité produite. Le surplus, notamment la production le week-end, est destinée à une autoconsommation collective partagée » souligne la responsable.

En s’installant au sein de parc Eco-Normandie, la PMI a dû consentir à des investissements conséquents spécifiques, notamment la création d’une mare destinée à réguler les eaux pluviales et qui va être agrandie. « Nous avons eu la joie de voir un véritable écosystème se créer ». Par ailleurs, l’entreprise multiplie les actions : installation d’un composteur, de ruches, tri et recyclage des déchets de façon poussée via des ferrailleurs, ressourceries… Un travail qui demande l’adhésion des 38 salariés. « Concernant le composteur, par exemple, une petite partie des salariés reste hermétique à la démarche, mais ils y viendront à leur rythme » note la gérante confiante.

Investir la Low-tech

Mais CPM Industries va plus loin en s’investissant dans la low-tech. « C’est un domaine encore trop souvent réservé, dans les esprits, à des personnes ayant des connaissances et des outils spécifiques, nous voulons rendre ses pratiques accessibles au plus grand nombre » résume Elise Hauters. L’entreprise s’est associée à des ingénieurs au sein de la start-up « La Belle Tech » dans ce but. Ainsi, dans les ateliers, un prototype de tricycle, dont les plans seront en open source, se prépare à un véritable relooking. « Le but est de le rendre plus désirable, par exemple en travaillant le design, mais tout en conservant sa fonctionnalité et l’aspect éco-conception ». Le modèle définitif sera vendu, monté, sous une marque spécifique, ou pourra être construit par ses utilisateurs eux-mêmes durant des ateliers en partenariat avec des acteurs locaux tels que « les Vagabond·es de l’énergie ».

Si l’entreprise fourmille de projets en termes de décarbonation, elle n’avance pas à l’aveugle. « Nous avons réalisé, en 2020, notre bilan carbone qui s’élève 273 tonnes d’équivalent CO2 par an. Un mauvais résultat lié à 80 % à l’achat de métal et donc à notre Scop 3 », note la dirigeante. L’entreprise travaille donc activement avec ses fournisseurs pour diminuer son empreinte carbone, mais elle n’a pas voulu se dispenser d’agir directement.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont