Entretien avec François Navarro, directeur de Hello Lille
«Nous voulons placer la métropole de Lille comme un marché de référence»
Les 7 et 8 septembre à Cannes, l’agence d’attractivité Hello Lille participera au Mipim, le Marché international des professionnels de l'immobilier. L’occasion de mettre en avant les atouts de la Métropole face aux évolutions des modes de travail. François Navarro, directeur de Hello Lille, évoque ces changements, accélérés par la Covid 19.
La Gazette : Qu’est que la crise sanitaire a changé ?
François Navarro : On sait que plus rien ne sera comme avant, les employeurs comme les salariés le disent. Les espaces partagés, le coworking et le flex office sont une réponse à la réorganisation du travail engendré par la Covid. Et c’est, à nos yeux, un accélérateur de développement pour le territoire. Nous observons déjà ce phénomène lors des renouvellements de bail. Nous avons constaté des renégociations du nombre de mètres carrés par salarié.
Qu’est-ce qui change pour les entreprises qui envisagent de s’installer ?
Alors que nous avions une demande sur dix qui concernait potentiellement le coworking ou le flex office, nous sommes passé à deux demandes. Et puis, il y a l’arrivée sur notre territoire de gros porteurs comme Talent Garden, Newton Offices… qui viennent grandir et garnir l’offre que nous avions jusqu’à maintenant.
Quel est le profil de ces entreprises ?
Il y a des entreprises qui souhaitent tester un marché avant de se lancer. Ce sont des start-up ou des petites entreprises qui n’ont pas envie de s’engager durablement dans de l’immobilier avec des baux classiques. Comme il est rapide de sortir des offres d’espaces de travail partagés, elles sont plus adaptées au modèle économique de ces entreprises. Notre enjeu est simple, c’est de placer la métropole de Lille comme un marché de référence sur ce type de lieu de travail.
Il y a- t-il d’autres profils ?
Certaines sociétés étrangères souhaitent installer leur siège social ici, mais, en attendant de faire un choix définitif, implantent des petites équipes et s’orientent sur des espaces partagés. Mais il y aussi des entreprises, même si c’est encore rare, qui souhaitent quitter l’immeuble de bureau traditionnel pour des espaces partagés. Si le prix du mètre carré est un peu plus cher, il comprend toutes les charges.
Mais, avec le télétravail, la surface occupée peut être réduite, comme vous le remarquiez tout à l’heure...
Oui, il y a une demande extrêmement forte des salariés avec deux jours de télétravail en moyenne par semaine. Cela aura aussi un impact sur la vie de l’entreprise. Elle devra créer des moments de convivialité supplémentaires, de rencontre au sein des équipes, sous la forme d’une «place de village» plutôt que des grands open spaces. L’attractivité des locaux devient un facteur important pour les salariés. Aujourd’hui, nous regardons avec attention les renouvellements de bail et les surfaces concernées. Est-ce que l’entreprise décide de rester ou de partir pour moins grand ?
Quels sont les atouts de Lille ?
On a une douzaine d’acteurs majeurs implantés. Nous sommes dans le top 3 des villes, hors Paris, en termes d’espaces de coworking et flex office. Avec des offres très étendues, dans les quartiers d’affaires comme Euralille ou le centre-ville, mais pas seulement. Ainsi, par exemple, Newton Offices s’installe au parc la Haute-Borne à Villeneuve-d'Ascq et sur les grands boulevards de Marcq-en-Barœul.
Le Mipim est l’occasion de communiquer à ce sujet…
Pour la première fois, nous allons travailler avec nos homologues d’autres métropoles, notamment avec Choose Paris Region, Provence Promotion, Team Côte d’Azur. Nous faisons une table ronde ensemble, (le 8 septembre à 11 h, ndlr) sur le thème «Le futur des lieux de travail», pendant laquelle nous exposerons les forces de chacun de nos territoires. Nous viendrons avec un grand témoin, Guillaume Pellegrin, président de Newton Offices.