Coup de massue à venir ?

«La crainte est que la situation sanitaire se dégrade dans les jours et les semaines à venir. Nous avons cette épée de Damoclès au-dessus de nous.» C’était à la mi-novembre, à l’occasion du lancement des festivités de Saint-Nicolas à Nancy. Ce représentant d’une association de commerçants était plus que lucide. 

Coup de massue à venir ?

Quinze jours plus tard, les interrogations sur le réel impact de la 5e vague de l’épidémie de Covid-19 sur la reprise enregistrée de l’activité sont foison et les premières conséquences palpables. Début décembre, l’association des Traiteurs de France alerte les pouvoirs publics sur les impacts économiques désastreux liés aux annulations en chaîne que cette profession et le secteur de l’événementiel subissent de nouveau. «Ces annulations sont difficilement compréhensibles. Nous avons écrit, au pire de la crise, un protocole strict, validé par le gouvernement, nous permettant d’organiser les événements en règle avec les gestes barrières et les restrictions sanitaires. Nous nous sommes réinventés, et aujourd’hui, nous sommes largement prêts à affronter cette cinquième vague. Si nous devons encore aménager les conditions de travail, nous le ferons mais nous ne pourrons pas supporter un nouvel arrêt de nos activités», assure Alain Marcotullio, le président des Traiteurs de France. La cinquième vague et le variant Omicron entraînent un climat d’incertitudes avec en toile de fond un possible renforcement des restrictions sanitaires. Pour le moment, le renforcement des gestes barrières et un protocole sanitaire un peu plus musclé dans les entreprises devraient suffire. Le gouvernement compte majoritairement sur l’adaptation des entreprises et au bon sens des Français (c’est beau la confiance !). Après être entré dans une réelle phase de reprise, avec un taux de croissance au troisième trimestre de + 3 %, c’est un véritable coup de massue qui pourrait s’abattre sur bon nombre de secteurs dans les semaines à venir. L’événementiel voit ses manifestations annulées et l’ensemble de ses prestataires, de nouveau, touchés de plein fouet. Le tourisme est également sous tension, avec une crainte sur les mobilités et les transports. La restriction des déplacements décidée dans certains pays aura forcément un impact. «De nouvelles mesures sanitaires entraveront, selon toute probabilité le secteur des services, lequel est actuellement le principal moteur de la reprise», assurent plusieurs économistes. «Devons-nous vivre avec le virus ou tout refermer et vivre dans une psychose destructive ?», s’interroge légitimement un professionnel de la sécurité nancéienne. Bonne question, reste juste à trouver les réponses...