Charte de recrutement Opal’Job
Côte d’Opale : 22 entreprises s’engagent pour un recrutement éthique
Dans le Dunkerquois, entre 20 000 et 30 000 emplois industriels sont annoncés dans les années à venir. Recruter s’annonce comme un défi majeur. Pour préserver l’écosystème industriel, une vingtaine d’entreprises ont signé la charte de recrutement Opal’Job.
Dans le Dunkerquois, entre 20 000 et 30 000 emplois industriels sont annoncés dans les années à venir. «Le défi RH est énorme», souligne Éric Lelieur, président du Medef Littoral. «Maintenant, il s'agit juste de travailler ensemble, le but ne doit pas être de jouer au mercato, de recruter chez les uns et les autres et de se faire concurrence», poursuit-il. Autour de la table, le 29 mai dernier au Quai des Entreprises à Coquelles, les PDG et DRH d’entreprises historiques et celles en cours d’installation échangent. Ils sont invités par le Medef à penser ensemble le recrutement des années à venir, à établir «des principes de bon voisinage».
Un marché de l’emploi en tension
«Il faut que certaines entreprises prennent conscience que quatre ou cinq recrutements, pour elles ce n’est pas grand-chose, mais que cela met à genoux des services complets dans d'autres sociétés», développe Jean-Benoît Probst, DRH chez Graftech à Calais. «On a mis trente ans à faire monter nos compétences, je n’ai pas trente ans à offrir pour trouver les remplaçants», appuie Sébastien Ghys, DG de Befesa à Gravelines.
Face aux inquiétudes, les nouveaux venus rassurent. «Si demain, on reçoit cinq CV d'une même entreprise, le principe est de l’appeler, en respectant, évidemment, l’anonymat des personnes», propose Hervé Weytens, DRH de Prologium. «Et s’il faut, nous passons notre tour», complète-t-il. Des principes qui se sont concrétisé, pour vingt-deux entreprises du littoral, en signant la charte Opal’Job pour organiser leur collaboration et leur cohésion. Le Medef vise la cinquantaine.
«Il faut qu'on aille voir les jeunes»
Si cet engagement moral est une première réponse face au manque de disponibilité de la main-d'œuvre. «Des salariés, il n’y en a pas assez», constate Carole Lavallée, responsable RH chez Dillinger à Dunkerque. Devant ce défi, Angélique Buczkowski, directrice d’Alliance Emploi, invite les managers à ouvrir les critères, à «recruter des personnes qui n'ont peut-être pas le niveau attendu mais qu’on accompagnera pour qu’elles atteignent ce niveau». Hervé Weytens confirme : «En interne, on peut créer des modules de formation très rapides». «Il faut aussi qu'on aille voir les jeunes», ajoute Philippe Fanucci, PDF de SNF à Dunkerque, qui propose d’ouvrir les portes des entreprises aux collégiens et aux lycéens pour les attirer vers les métiers industriels. «Il faut rendre visibles nos métiers qui ne le sont pas assez aujourd’hui», confirme Carole Lavallée.
Énième enjeu évoqué ce jour-là : le logement. «Les usines se construisent plus vite que ne se développent les programmes immobiliers», remarque Vanessa Frattini, secrétaire générale du Medef Côte d’Opale. Une problématique qui cherche encore sa solution.