Consolider la recherche dans le domaine de la santé

Il y a un an, dans le cadre du premier plan d’investissement d’avenir, 900 millions d’euros avaient été injectés pour faire émerger les sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT), manquant encore de visibilité sur le territoire français. Leurs objectifs sont pourtant clairs : être une interface privilégiée entre les laboratoires publics et les entreprises, et assurer la maturation de projets de recherche, à fort potentiel. Ainsi, pour booster le dispositif, Eurasanté et la SATT Nord ont signé une convention le 10 juillet dernier.

Richard Borgi, président directeur général de la SATT Nord et Étienne Vervaecke le directeur général d’Eurasanté ont signé une convention le 10 juillet dernier.
Richard Borgi, président directeur général de la SATT Nord et Étienne Vervaecke le directeur général d’Eurasanté ont signé une convention le 10 juillet dernier.
D.R.

Richard Borgi, président directeur général de la SATT Nord, et Etienne Vervaecke, le directeur général d’Eurasanté, ont signé une convention le 10 juillet dernier.

“Le paysage des étapes de maturation de projet était très fragmenté auparavant. Ce rapprochement est une solution pour faciliter les parcours de création. La SATT Nord va apporter des moyens humains et des ressources financières supplémentaires”, indique Etienne Vervaecke, le directeur général d’Eurasanté, le parc majeur régional de la recherche en biologie santé nutrition. Etant donné que ce domaine représente 60% du total des projets de valorisation de la SATT Nord (Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Champagne-Ardenne), ce rapprochement paraissait naturel. Il profitera ainsi aux 190 laboratoires, dont les 70 implantés sur le territoire régional. Même si la signature a tardé, les deux organismes collaborent depuis deux mois : “Cette initiative devrait servir d’exemple au niveau national”, sourit Etienne Vervaecke.

Impulser les recherches et protéger les brevets. Désormais, ces deux partenaires vont contribuer au développement de la compétitivité d’un domaine qui est aujourd’hui devenu le fer de lance de la régénération de la région. Si les actions d’Eurasanté visent généralement à formaliser les projets émergents et attirer de potentiels investisseurs et sous-licenciés, après avoir procédé à une cartographie d’expertises, la SATT Nord, opérationnelle depuis six mois, a pour mission de soutenir davantage les projets existants et renforcer les structures fragilisées. “Contrairement à Eurasanté, la SATT n’est pas un incubateur ni un pôle de compétitivité. C’est un véritable lien entre les recherches publiques, les entreprises régionales et les partenaires”, insiste Richard Borgi, président directeur général de la structure en Nord de France. Cet ancien chirurgien praticien évoque par ailleurs l’importance de la protection intellectuelle. La France accuse, en effet, un vrai retard en matière de dépôt de brevet et le Nord-Pas-de-Calais se hissait seulement à la 12e place au niveau national, il y a deux ans. “Il faut arrêter l’hémorragie des brevets, car nous sommes en train d’applaudir le succès des chercheurs étrangers qui se nourrissent de nos idées”, se rebiffe-t-il. La présence des SATT au cœur des écosystèmes de l’innovation est donc déterminante pour la bonne santé de l’économie au sein de ce secteur. Cette convention permettra à la structure, entre autres, de bénéficier du carnet d’adresses d’Eurasanté afin de prospecter les chercheurs et de les accompagner dans leur démarche. “Pour l’heure, nous suivons six projets pour un investissement global de 1,6 million d’euros. Une start-up est également en cours de création”, conclut Christine Useille, directrice régionale de la structure.

 

La SATT  Nord en quelques mots…
Créée en juillet 2012 dans le cadre du programme d’investissement d’avenir, la SATT Nord a reçu une dotation de 63 millions d’euros pour une période de dix ans. Ayant pour actionnaires le PRES ULNF, l’université de Picardie Jules-Verne, l’université de Reims Champagne-Ardenne, le CNRS et la CDC, elle s’appuie sur un potentiel scientifique interrégional : 9 universités dont 1 privée, 10 grandes écoles, 2 CHU, l’Institut Pasteur de Lille, 6 organismes de recherche, plus de 450 équipes de recherche et environ 10 000 chercheurs pour un budget R&D consolidé de 470 millions d’euros. Présente dans trois directions régionales (Reims, Amiens, Lille), elle se déploie dans cinq domaines tels que la biologie santé, les sciences et technologies de l’information et de la communication, la physico-chimie des matériaux, les sciences humaines et sociales, et l’agro-science environnement. En tout, elle compte 145 projets détectés, 48 en prématuration, 20 projets sélectionnés pour un investissement frôlant 2,4 millions d’euros, 8 brevets prioritaires, 1 licence en cours de négociation et deux start-up créées.