Management

Conduire le changement avec la pensée chinoise 

Eric Alexandre, coach en entreprise et passionné par la culture chinoise, propose une autre vision du management, en s’appuyant sur la complémentarité du yin et du yang, pour dépasser les stratégies classiques et tendre vers l’harmonie.

Eric Alexandre
Eric Alexandre

«Je souhaite faire découvrir la pensée chinoise et les ressources qu’elle peut procurer aux managers et aux dirigeants, construire un pont entre Orient et Occident, en m’appuyant sur mon expérience en entreprise et ma connaissance du monde chinois qui m’a appris à un autre rapport au temps et au changement», se présente Eric Alexandre. Consultant-coach, dans le domaine du marketing, de l’innovation et de la stratégie en entreprise, il a animé la dernière conférence 2020 de la Cité du Management de Marcq-en-Baroeul le 10 décembre dernier. Cet amoureux de la Chine vient d’ailleurs de publier Les énergies fondamentales du changement, la pensée chinoise du Yi Jing appliquée à l’entreprise, avec une préface de Pierre Faure et une postface d’Olivier Bérut, aux éditions La Guilde des Créateurs de Mondes. 

Une tradition ancestrale

La tradition du Yi Jing est toujours enseignée dans les écoles de management chinoises, comme outil stratégique. Texte fondateur de la civilisation chinoise et de sa philosophie, longtemps considéré comme un ouvrage de divination, il est estimé aujourd’hui comme le livre du changement. Il propose 64 hexagrammes – figures qui expriment des vérités universelles en termes de yin (qui symbolise le repos, l’accueil, la reconstitution et la transformation des forces) et de yang (créativité, externalisation, expansion). L’objectif est d’aider chacun à trouver l’harmonie entre le projet qu’il mène et l’ensemble dans lequel il s’inscrit. Un ouvrage que se sont réappropriés aujourd’hui les stratèges des temps modernes pour revisiter les pratiques et les visions du management.

Eric Alexandre en a extrait différents outils du changement, pour aider le chef d’entreprise à évoluer dans un monde actuel complexe et à aller au-delà d’une stratégie classique de planification : «pour dépasser les limites de la planification dans un environnement mouvant, il faut s’inspirer du vivant qui a une forte capacité d’adaptation». Et d’évoquer   des images naturelles simples et puissantes pour proposer de nouvelles postures managériales complémentaires. Par exemple, le yang traduit en technique managériale peut être représenté par la lumière. Elle permet de fixer un cap et de voir loin, avec le risque, dans l’excès, de l’aveuglement. Elle est complémentaire avec le yin de l’eau qui représente la coordination, la convergence des forces, la patience, la détermination, le dépassement de la peur. Eric Alexandre s’appuie dans sa démonstration sur six autres énergies fondamentales du changement : le ciel et la terre, la foudre et le vent, ou encore la brume et la montagne. «Selon la pensée chinoise, il ne s’agit pas de dérouler un plan préconçu mais de faire en sorte que les choses adviennent par elles-mêmes, en consolidant en amont les conditions propices et en renforçant les maillons faibles.» Autant d’outils alternatifs du management à utiliser au quotidien par le chef d’entreprise pour mieux apprécier les forces humaines qui l’entourent et le bon déroulement de ses projets.


Prochaines rencontres 2021 de la Cité du Management

26 janvier : Les bâtisseurs du futur avec Hesna Cailliau

16 février : Leadership en 3D avec Denis Coquet

16 mars : Faire le pari de la sincérité avec Elsa Godart