Concepts et Signes ou l'art de dessiner les magasins

Le consommateur d’aujourd’hui a bien changé. Volatile, comparateur et pressé, il mixe aujourd’hui tous les canaux de distribution : boutique, pure-players, sites de e-commerce, etc. Mais l’objectif des marques reste le même : le capter et surtout le fidéliser. Et pour mener ce travail de longue haleine, les concepts de magasin doivent être bien pensés…

Terre de Boissons, à la Cité Europe de Calais.
Terre de Boissons, à la Cité Europe de Calais.
Terre de Boissons, à la Cité Europe de Calais.

Terre de Boissons, à la Cité Europe de Calais.

 “Agence de retail design”, Concepts et Signes a pris le pari d’aider les marques à optimiser leurs espaces de vente. A l’origine de l’entreprise basée à Villeneuve-d’Ascq, Xavier Marticou, architecte de formation. Fort d’une expérience de plus de 20 ans dans des enseignes nationales – Norauto, Total, La Poste, Midas –, son parcours lui donne envie de se lancer dans un nouveau défi. “Tripatouiller un concept pour le rendre plus marchand, plus vendeur, c’est ma passion et mon ADN“, explique-t-il. En décembre 2001, il crée donc Concepts et Signes, grâce à laquelle il vit aujourd’hui de sa passion : “Il a fallu atteindre une taille critique pour se faire connaître, mais aussi atteindre certains clients.” Pour “donner du renom à cette agence et devenir une référence“, il forme une équipe de cinq salariés, parmi lesquels un directeur de création ainsi qu’un directeur artistique, avec un critère précis et sélectif : “pas moins de dix ans d’expérience“. Implantée à Villeneuve-d’Ascq, Concepts et Signes devient la première agence de retail design dans la métropole lilloise et collabore avec des clients régionaux, voire même nationaux , et, dans une plus faible proportion, étrangers. “J’aurais pu m’installer ailleurs qu’en Nord-Pas-de-Calais, mais le besoin de proximité s’avère essentiel dans ce métier et nous sommes dans le berceau de la grande distribution !“, explique Xavier Marticou.

 Penser et repenser l’espace. Pour créer un concept de magasins, il ne suffit seulement d’avoir l’idée : il faut avant tout des compétences stratégiques en termes de marketing, merchandising et design graphique, qui se mêlent au design architectural. Car le magasin est avant tout “un espace de vente, avec une somme de signes. Un magasin est une machine complexe, c’est autant des produits que de l’organisation humaine ou de la logistique. En travaillant auparavant chez l’annonceur, j’ai pu saisir l’importance de tous ces rouages. Un point de vente élégant ne suffit pas : il doit aussi être fonctionnel“, souligne l’entrepreneur. Pour chaque projet, l’équipe de Concepts et Signes avance dans cette optique : “L’idée de se projeter dans un achat doit être un moment agréable et jouissif. Aujourd’hui, le consommateur va aussi bien sur Internet qu’en points de vente. Oui, on a observé une très légère baisse de fréquentation, mais j’ai la conviction qu’elle est la conséquence d’une baisse de pouvoir d’achat des Français.” Et c’est là qu’intervient toute la force d’un concept bien pensé.

 Diversité des clients. L’agence collabore avec des clients de tous secteurs d’activité, aussi bien dans l’automobile – comme Mercedes AMG, une des dernières réalisations de l’agence – que dans l’alimentaire ou encore la cosmétique. Parmi ces enseignes, ELF, pure-player de produits de beauté (dont la base logistique est à Grande-Synthe), a fait appel à l’agence nordiste pour créer le concept de la première boutique physique, avec comme objectif majeur de créer une véritable communauté de clientes et les rendre actrices de la marque. Un pari difficile, mais réussi – ouverture le 20 février dernier à Aix-en-Provence – pour Xavier Marticou : “Un pure player doit trouver d’autres débouchés car le chiffre d’affaires se fait aussi bien sur le web qu’en boutique. Ouvrir un magasin permet aux clients d’aller à la rencontre d’une enseigne. Le comportement d’achat est toujours le même, le consommateur est un animal que je connais bien. Un mauvais point de vente, c’est quand on se dit qu’on ne va pas trouver ce qu’on est venu chercher…” Concepts et Signes a aussi travaillé pour Le Carré des Halles, Boulanger, Castorama, Terre de Boissons ou encore 5 à Sec. En 2014, l’entreprise a affiché un chiffre d’affaires de 400 000 € (contre 351 000 € en 2013). L’agence lilloise démarre cette nouvelle année sur de bons rails avec en perspective la création du concept de Trampoline Park, qui connaît un large succès dans les pays anglo-saxons et dont l’ouverture est prévue fin 2015 dans la métropole lilloise. Dans une carrière déjà bien accomplie avec plus de 4 000 réalisations, un autre concept ferait rêver M. Marticou : “le luxe, car la valorisation du consommateur est poussée au maximum“. De quoi imaginer de futurs beaux projets pour les années à venir…

 

Marie BOULLENGER