Comprendre le plan de relance
Une présentation du plan de relance et des appels à projets par Philippe Fournier-Montgieux, le sous-préfet d’Abbeville, s'est déroulée au sein de l’Union des industries et métiers de la métallurgie du Vimeu à Woincourt. Elle a eu lieu à la fois en présentiel et en visioconférence.
En préambule, Jérôme Delabre, président de l’UIMM, a tenu à témoigner : « Je n’ai jamais connu une année comme celle-là dans ma carrière. Nous avons tous subi cette crise de plein fouet. L’industrie n’est pas forcement la plus touchée. Les commerces non essentiels le sont. Elle laisse des traces dans nos entreprises. Elle nous demande de nous remettre en question dans nos capacités à agir et à nous surpasser. » Il a indiqué que l’IUMM apportait 1 000 euros en plus des aides de l’État par an pour l’embauche d’un apprenti. 45 contrats auraient été signés. Pour lui, l’État a répondu présent sur le plan économique : « Le plan de relance se veut ambitieux ».
« Personne n’a jamais connu une période comme celle-là, a ajouté Philippe Fournier-Montgieux. Chaque jour apporte son nouveau lot de difficultés » en pointant la situation particulière des restaurants et du secteur du tourisme. Il s’est félicité que l’arrondissement d’Abbeville soit épargné par les plans sociaux. Pour lui, la situation de l’emploi est « plutôt positive » sauf pour les jeunes et les séniors.
Deux entreprises
Dans la Somme, environ 10 000 entreprises ont bénéficié du fonds de solidarité pour plus de 30 millions d’euros. 7 629 établissements ont eu recours au chômage partiel. L’APLD est utilisée surtout dans le secteur verrier. 3 272 entreprises ont bénéficié du prêt garanti pour l’emploi pour 479 millions d’euros. Puis le sous-préfet a abordé le plan France Relance présenté par le gouvernement début septembre. La Préfecture des Hauts-de-France et la Région Hauts-de-France ont dévoilé les neuf premières entreprises régionales lauréates du fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires.
« Chaque jour apporte son nouveau lot de difficultés »
Ces neuf projets lauréats dans les territoires représentent près de 5,7 millions d’euros de subventions mobilisées par France Relance pour un total de 29,4 millions d’euros d’investissements productifs à l’échelle de la région. Ils permettront aux entreprises concernées de diversifier leur activité, de moderniser leurs procédés de fabrication et ainsi de pérenniser leur présence en Hauts-de-France avec à la clé 414 emplois confortés et la création de plus de 158 emplois.
Des projets pour deux entreprises du territoire
Dans l’arrondissement, deux entreprises ont été retenues par l’État et la région des Hauts-de-France. Il s’agit d’Auer à Feuquières-en-Vimeu, fabricant d’appareils de chauffage et de confort thermique pour les marchés résidentiels, tertiaires et de la petite industrie. L’entreprise commercialise plusieurs types de produits : chauffe-eaux thermodynamiques, chaudières, radiateurs gaz, pompe à chaleur. L’objectif du projet est d’investir dans des moyens de production de cuves en aciers émaillés, nécessaires au système de pompe à chaleur. Ainsi, Auer pourra relocaliser la production actuellement réalisée chez un sous-traitant à l’étranger. À travers le projet, Auer va créer de l’emploi direct (jusqu’à 20 personnes, en plus du maintien de l’effectif de 169 personnes), permettant de garantir l’indépendance de l’entreprise vis-à-vis de ses fournisseurs. La société pourra également s’ouvrir à de nouvelles parts de marché en France et à l’export.
Quant à la SAS Gérard Pariche de Bouillancourt-en-Sery, elle est spécialisée dans le parachèvement de flacons de parfums. Elle va percevoir en deux fois (fin d’année et juin avec les attestations de travaux) une somme de 520 000 euros. L’objectif du projet consiste à installer une nouvelle station de traitement des effluents, zéro rejet, utilisée pour l’activité de dépolissage du site. La nouvelle station permettra d’augmenter les capacités de production de l’entreprise. Grâce à ce projet l’ensemble des 102 salariés sera maintenue et 6 nouvelles créations de postes sont programmées d’ici à 2023 :
« Grâce à l’État et à la région, c’est un bel évènement pour l’entreprise. Cette nouvelle station va nous permettre de faire 70 % d’économies d’énergie. On pourra être plus agressifs sur les prix que nos concurrents par exemple polonais », a réagi Bruno Douville, président du directoire. Pour la deuxième enveloppe dégagée, une troisième entreprise a été retenue, son nom n’a pas été dévoilé… Il est toujours possible pour une entreprise qui a un projet ambitieux, par exemple dans la décarbonisation ou la relocalisation, de déposer un dossier. « Le but est d’engager rapidement les travaux, a souligné Patricia Poupart, conseillère régionale. Des entreprises sur ce territoire font preuve de dynamisme et d’enthousiasme en terme d’investissement et de vision sur l’avenir. »
De la cybercriminalité
En point d’orgue, le capitaine Philippe Lestrez, du groupement de gendarmerie d’Amiens, est venu évoquer la cybercriminalité qui est devenu un véritable fléau. Il a notamment conseillé de toujours vérifier en cas de changement de compte d’un fournisseur si cela est bien le cas. Pour lui, l’espionnage industriel existe toujours et est facile à mettre en place. Il conseille notamment de bien faire attention aux prestataires en service informatique, de ne pas laisser de documents importants dans les poubelles, d’éviter de prendre son ordinateur portable au restaurant et de faire rapidement les mises à jour car cela signifie qu’une faille de sécurité a été trouvée.
De même, il faut faire très attention avec les disques durs lors du renouvellement de matériel. Les photocopieurs, comme tous les objets connectés, peuvent être piratés… Philippe Lestrez a souligné l’importance des codes complexes pour ouvrir les téléphones portables et autres. Enfin, pour lui il est essentiel de mettre en place un process de paiement des factures.