Comment l'Audomarois compte passer au numérique...

L'Audomarois avance vers de nouveaux services numériques intégrés dans sa manière de construire la ville. Un guide de l'Agence d'urbanisme et de développement, sorti au printemps, aborde cette révolution numérique.

«Bus électrique du réseau CASO Bus à Saint-Omer ».
«Bus électrique du réseau CASO Bus à Saint-Omer ».
CAPresse 2014

Bus électrique du réseau CASO bus à Saint-Omer.

C’est un territoire à échelle humaine. Trois villes moyennes forment le centre de l’agglomération, avec une quatrième qui ouvre la porte urbaine au nord, puis les marais à l’est. Mais au-delà du marais audomarois, les nombreux bâtiments du patrimoine historique et l’industrie (Arc international), l’Audomarois s’inscrit résolument dans le futur numérique. Un document de 82 pages, sorti au printemps dernier, a été réalisé par les services de l’Agence de l’urbanisme qui œuvre dans l’aménagement territorial d’un espace de vie de 120 000 habitants. Il aborde ainsi les secteurs influencés par la révolution numérique : habitat, mobilité, lien social, espaces publics, tourisme, culture, éducation, santé… Car rien ne ressemblera à la vie d’avant dans une ville numérique. «Au-delà d’une utopie techniciste, des opportunités» à saisir, selon les rédacteurs du document. Plus important encore, l’appropriation par tous les acteurs de la ville des outils numériques.

Si ces derniers doivent faciliter la vie des habitants, ça commence par le logement, “première traduction visible de la ville». Premier secteur consommateur d’énergie, le logement va faire l’objet d’économies substantielles : mesurer et réguler les consommations permettront d’entrer dans une nouvelle durabilité immobilière. Dans le quartier du Fort à Issy-les-Moulineaux, un écran tactile domotique est placé dans l’entrée de chaque logement. Cet exemple de Bouygues immobilier donne au logement sa nature «smart». La colonne vertébrale des futurs bâtiments réside désormais autant dans la fibre que dans le câble en cuivre…

Des objets à partager plutôt qu’à posséder. Les transports sont aussi concernés, une des cibles numériques privilégiées du territoire. Les réseaux CASO Bus et CASO Tad (en milieu rural) voient en effet leur fréquentation augmenter d’année en année. Plus important, les équipements numériques ont pénétré dans les modes de transports (désormais intermodaux), alternatives appréciables à l’utilisation de la voiture individuelle. Les deux bornes électriques récemment installées sur la nouvelle place de la gare donnent aussi à penser que la location de véhicules électriques pour un temps donné est une habitude urbaine à portée de main si tout est fait pour orienter l’habitant vers un partage des outils de la vie courante comme peut l’être une voiture. Les gains sont personnels et collectifs. Au-delà du stade expérimental, le territoire va recueillir aussi de précieuses données qui lui permettront d’étudier les comportements des utilisateurs. Dans les Yvelines, Schneider Electric et Renault développent un projet (“Seine aval véhicules électriques” − SAVE) qui mobilise des prototypes de véhicules, avec un parc de 150 bornes rechargeables dans le département. Les deux opérateurs comptent capitaliser «des informations sur le déploiement d’infrastructures de recharge dans les secteurs publics et privés». L’analyse fine des données et l’élargissement du périmètre donnent à penser à des gains d’échelle potentiels, à la croissance territoriale engendrée par les infrastructures à bâtir. Pour de l’intelligence territoriale…