Comment imaginer l’avenir d’un territoire ?

Philippe Rapeneau, président de la Communauté urbaine d’Arras, lors de la présentation de la démarche d’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal.
Philippe Rapeneau, président de la Communauté urbaine d’Arras, lors de la présentation de la démarche d’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal.
D.R.

Philippe Rapeneau, président de la communauté urbaine d’Arras, lors de la présentation de la démarche d’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal.

La communauté urbaine d’Arras (CUA) a décidé de mettre en place un plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI). La démarche est nouvelle et ambitieuse à l’échelle d’un territoire ; et la logique, innovante, s’agissant de réfléchir à un projet d’aménagement global du territoire et de proposer une vision unifiée dans le cadre de la loi Grenelle 2.

Démystifier la démarche. Jusqu’à présent, la CUA était compétente pour élaborer son propre plan local d’urbanisme (PLU) en lien avec les communes. Trente communes possèdent leur propre PLU ; cinq, un plan d’occupation des sols (POS) ; trois, une carte communale ; et une ne détient aucun plan. Tant qu’un nouveau PLUI n’est pas adopté, les plans actuels des communes sont valables. Dans le cadre du PLUI, un document sera élaboré à l’échelle des trente-neuf communes de la CUA pour définir le projet d’aménagement et de développement dans de nombreux domaines : l’habitat, les déplacements, la préservation des espaces naturels et des terres agricoles, le développement économique, l’environnement, les infrastructures et les espaces publics.

Cela ne sera pas une compilation de documents existants, l’idée étant de dépasser les frontières communales. Ce document unique n’a pas l’objectif d’uniformiser le territoire, les règles seront naturellement différentes selon que l’on est en zone urbaine ou rurale.

Les questions abordées dans un PLUI. Elles sont multiples : quelles sont les zones agricoles à préserver ? où faut-il construire des logements ? vers quel schéma idéal de transport public s’orienter ? comment développer les modes doux ? quelle politique de stationnement doit-on mettre en place dans tel ou tel secteur ? où convient-il de prévoir la réalisation des futurs équipements (écoles, crèches, services publics) ? comment renforcer la liaison des espaces naturels protégés pour favoriser la biodiversité ? où faut-il favoriser l’implantation d’entreprises ? quelles sont les mesures à mettre en œuvre pour réduire les gaz à effet de serre ? comment rendre plus performants énergétiquement nos bâtiments ? comment contribuer à une gestion durable de nos ressources et de l’énergie,?…

Un calendrier et des outils. Le processus d’élaboration va être engagé sur plusieurs années, quatre ans a minima. La première phase est un diagnostic avec état des lieux du territoire, ses forces, ses faiblesses. Puis viendra la phase de définition des enjeux avec les souhaits pour le territoire de 2030. Ces enjeux partagés, il est prévu d’élaborer une nouvelle carte du territoire et d’y définir les zones où l’on construira, où on développera l’économie, et où sera préservée la nature, etc. La première réunion à destination des élus et des acteurs du territoire pour présenter la démarche du PLUI a eu lieu. Cette étape est essentielle pour une appropriation collective par les élus et les habitants. De nombreux outils seront mis en place par la CUA. Début novembre, un magazine expliquant la démarche sera distribué dans les boîtes à lettres des habitants du territoire. Courant novembre, des totems à l’effigie du PLUI seront installés dans les communes et dans des lieux publics pour sensibiliser les habitants à la démarche, ceux-ci étant invités à remplir un questionnaire pour donner leur avis. Tout au long du processus d’appropriation, des expositions, des réunions publiques, des ateliers pour imaginer collectivement l’avenir du territoire, sont également prévues.