Collégienne retrouvée morte poignardée en Essonne: le couple en garde à vue relâché

La collégienne de 11 ans retrouvée morte dans un bois à Longjumeau (Essonne) dans la nuit de vendredi à samedi a été agressée "avec un objet tranchant dans les parties vitales", a indiqué samedi soir le parquet d'Evry, qui a également annoncé qu'un...

Rubalise et bouquet de fleurs en hommage à la jeune fille retrouvée morte dans un parc à Longjumeau, en Essonne, le 8 février 2025 © JULIEN DE ROSA
Rubalise et bouquet de fleurs en hommage à la jeune fille retrouvée morte dans un parc à Longjumeau, en Essonne, le 8 février 2025 © JULIEN DE ROSA

La collégienne de 11 ans retrouvée morte dans un bois à Longjumeau (Essonne) dans la nuit de vendredi à samedi a été agressée "avec un objet tranchant dans les parties vitales", a indiqué samedi soir le parquet d'Evry, qui a également annoncé qu'un couple placé en garde à vue avait été relâché.

L'autopsie révèle bien la présence de "très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les parties vitales", note le procureur de la République d'Evry Grégoire Dulin dans un communiqué, qui précise: "à ce stade aucun élément ne permet d'affirmer que des violences sexuelles ont été commises". 

Une source proche du dossier avait indiqué que la collégienne avait été poignardée "à plusieurs reprises".

Une enquête pour meurtre sur mineur, "confiée à la Direction de la criminalité organisée et spécialisée des Yvelines (DCOS 78) en cosaisine avec la direction nationale de la police judiciaire", avait été ouverte dans la matinée par le parquet d'Evry après la macabre découverte dans cette ville de banlieue d'ordinaire tranquille, située à une vingtaine de kilomètres au sud de Paris.

Un couple âgé d'une vingtaine d'années avait été placé en garde à vue dans la journée mais il a été relâché sans poursuite à ce stade, indique le parquet.

"Les investigations se poursuivent pour déterminer les circonstances de ces faits criminels et identifier le ou les auteurs", conclut la même source.

La jeune fille avait disparu à la sortie de son collège à Epinay-sur-Orge, une ville limitrophe, vendredi après-midi. Son corps a été retrouvé à 01H50 samedi.

Samedi, le bois des Templiers, situé à quelques centaines de mètres du collège André-Maurois près d'une zone résidentielle très calme où vivait la jeune fille, est resté inaccessible au public, fermé par une rubalise par les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.

- "Repose en paix" - 

Un bouquet a été déposé à terre derrière la rubalise dans la matinée, en hommage à la victime. 

Beaucoup d'autres ont été déposés à l'entrée de l'établissement scolaire tout au long de la journée, dont l'un accompagné d'une photo de l'adolescente aux cheveux longs et de ces mots: "Repose en paix Louise. On ne t'oubliera pas", a constaté le journaliste de l'AFP. Des bougies allumées ont également été apportées par des habitants venus se recueillir en famille.

Jonathan Hollman, un habitant du quartier "depuis 18 ans", est venu lui aussi déposer des fleurs devant le collège, pétri de "tristesse" et de "haine". Le trentenaire décrit l'endroit où a été découvert le corps comme "un bois familial où se réunissent les enfants", un endroit d'ordinaire "très calme" dans "une ville calme, un quartier calme".

Les services de police avaient été avertis vendredi vers 15H30 de la disparition de la collégienne, qui avait fini ses cours à 15H00 et n'était pas rentrée chez elle.

Une jeune femme se présentant comme sa soeur aînée a twitté vendredi soir un appel à l'aide pour retrouver l'adolescente: "Elle a été vue pour la dernière fois (...) rue Lavoisier à Longjumeau", précisait-elle, en postant la photo d'une jeune fille aux longs cheveux blonds, léger sourire aux lèvres sous son bonnet à pompon.

Tous en deuil

"Une enquête en disparition inquiétante" avait été ouverte dans un premier temps, selon le procureur. 

Dirigées vers le bois des Templiers par les premiers éléments de l'enquête et par un chien qui a marqué devant le parc, les recherches ont continué durant la nuit, notamment par hélicoptère et drone. 

"A 01H50, les policiers, les pompiers et les gendarmes aidés de plusieurs chiens découvraient le corps sans vie", indique le procureur dans son communiqué.

Enrique Andrade, 50 ans, est venu aux abords du bois en milieu de journée, accompagné de son fils qui connaissait la collégienne "de vue": "C'est la demi-soeur d'une ancienne camarade", a expliqué l'adolescent de 16 ans aux journalistes présents sur place. "On m'avait déjà parlé d'elle, quelqu'un de timide, de sérieux", dit-il.

Des habitants se sont rassemblés à la chapelle Saint Dominique Savio, à Epinay-sur-Orge, à une rue du collège de la jeune fille pour une messe à la mémoire de la jeune victime vers 17H00.

Messe et cellules psychologiques

Une centaine de personnes ont assisté dans la chapelle à la cérémonie qui lui était dédiée et autant d’habitants attendaient à l’extérieur, échangeant à demi-voix, a constaté le journaliste de l'AFP.

Le maire sans étiquette d'Epinay-sur-Orge Olivier Marchau était présent à ce "moment de recueillement". "Epinay, c’est une ville village, il y a un sentiment de solidarité, la cérémonie de ce soir (en) est une preuve", a-t-il dit à l'AFP, avant de préciser que "des cellules psychologiques" seraient mises en place "pour les habitants" et "au collège (...) dès lundi matin".

Judith Kouagou a elle aussi assisté à l'office. Interrogée par l'AFP, cette mère de famille, dont la fille fréquente le même collège que la victime et habite le même quartier, se dit "choquée". La jeune victime est "rentrée seule chez elle, comme ma fille qui a 14 ans", dit-elle avec effroi. "Je viens parfois à la messe, mais aujourd’hui rien que pour ça. Ça aide de voir que toute la ville s’est mobilisée", souffle-t-elle. 

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