Cocorette vise la tête

Cocorette, une marque familiale
Cocorette, une marque familiale

Implantée à Doullens, l’entreprise Œufs Nord Europe a racheté Cocorette en 2016. Aujourd’hui, la marque d’œufs alternatifs vise la première place des ventes. Elle recherche des éleveurs. Elle est passée de 30 à 200 salariés en France.

Cocorette, une marque familiale

Tout va bien pour la marque d’œufs Cocorette. Après être entrée dans le giron de l’entreprise Œufs Nord Europe en 2016, basée à Doullens, elle affiche un nouveau packaging respectueux de l’environnement, composé d’herbe et de papier recyclé. Il a été mis en avant lors du dernier salon de l’agriculture. La boîte se veut plus légère, plus écolo et plus facile à reconnaître en rayon, car les consommateurs passent peu de temps à choisir leurs œufs.

Fin des poules en cage

Aujourd’hui, les œufs bio, de plein air ou label Rouge représentent 50% du marché des œufs en France. Un chiffre sans cesse en augmentation. « Les consommateurs ne veulent plus d’œufs de poules en cage, explique Pascal Lemaire, président du groupe Cocorette. Ils considèrent que le bien-être animal est crucial. L’arrêt des élevages en batterie est prévu pour 2020. » En 2015/ 2016, Cocorette, c’était 70 millions d’œufs ; en 2017, ce sera 130 millions. L’ambition est de devenir leader sur le marché alternatif. Elle représente déjà 13% des parts. En prévision, Œufs Nord Europe (700 millions d’œufs en France), qui travaille déjà avec 450 éleveurs en France, veut s’agrandir. Elle recherche notamment une soixantaine d’éleveurs (de 3 000 à 30 000 poules) dans le nord de la France, une cinquantaine dans le sud : « Nous passons des contrats pour sept à dix ans avec le centre de conditionnement, mais ils restent indépendants, ajoute-t-il. Nous les aidons à constituer leurs dossiers, dans les démarches. Ils n’ont qu’à produire de la qualité. »

450 millions

La coopérative picarde Noriap est l’un des actionnaires de Cocorette. Pour l’alimentaire aussi, les éleveurs restent indépendants. Avec le rachat de Cocorette, Œufs Nord Europe est passé de 30 à 200 salariés et d’un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros à 100 millions d’euros. Un site de conditionnement va ouvrir en Bretagne à la rentrée. Le site de Doullens – 15 000 m2 , 80 personnes – est le plus grand centre de conditionnement d’Œufs Nord Europe. 450 millions d’œufs transitent chaque année par le « vaisseau amiral », comme le surnomme Pascal Lemaire. Il est opérationnel six jours sur sept et compte trois calibreuses. La zone de stockage vient de passer de 2 500 à 5 000 m2 Les œufs sont ramassés trois fois par semaine chez les éleveurs, puis conditionnés par six ou douze. Ils repartent le plus rapidement possible chez les distributeurs. L’entreprise compte aussi un centre de conditionnement à Breteuil, qui emploie une douzaine de personnes. En France, le marché des œufs est stable.

Celui des œufs liquides, prisés par les professionnels notamment pour concocter des glaces, se développe. « Les éleveurs ont un choix à faire, affirme Pascal Lemaire. Nous séduisons des agriculteurs qui cessent d’élever des vaches et qui ont des prairies libres qu’ils n’ont pas le droit de retourner. L’œuf volière (les poules sont élevées dans des bâtiments) est aussi à développer. Produire des œufs est une opportunité pour la région. »