Claude Léonard «déterminé»
Élu président de l’hôtel du Département de la Meuse, Claude Léonard affiche sa volonté de poursuivre l’action engagée par son prédécesseur, tout en souhaitant apporter des inflexions. L’heure est à la mobilisation pour l’élu, qui espère avant tout débloquer le dossier sensible Cigéo. Rencontre.
Les Tablettes Lorraines : Aviez-vous prévu de vous présenter avant la défaite de Christian Namy ?
Claude Léonard : Pas du tout, je rappelle que j’ai été élu conseiller général seulement en 2008. Suite aux résultats des élections, j’ai souhaité, avec d’autres, apporter un changement dans la gouvernance avec une inflexion. Je n’ai rien à dire sur les actions menées par l’équipe précédente dans le sens où je faisais partie de la majorité et j’ai tout voté. Je vais donc m’inscrire dans la continuité sur les gros dossiers économiques en cours et sur la mission histoire.
Peut-on dire qu’un déséquilibre territorial s’est installé en Meuse entre le Nord et le Sud du territoire ? Allez-vous vous y attaquer ?
Ça peut être la perception vue l’extérieur, mais l’explication est simple. Le départ du 8ème RA de Commercy a été le déclencheur. Suite à la signature du contrat de revitalisation, à la possibilité de bénéficier d’aides économiques, mais aussi évidemment à la présence de Gérard Longuet au ministère de la Défense, des opportunités ont été saisies. Concrètement, en peu de temps, quatre gros dossiers ont éclos dans le Sud Meusien, donc aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur le Nord pour éviter tout déséquilibre territorial.
Concernant le projet Cigéo, quel est votre sentiment ?
Je suis déterminé à faire avancer le dossier avec les élus meusiens et haut-marnais. Depuis 2012, quatre ministres de l’énergie se sont succédés. Je rappelle que Cigéo n’a pas été intégré à la loi sur la transition énergétique et que depuis février 2012, il n’y a pas eu de réunion du Comité de Haut Niveau (où se retrouvent les responsables du CEA, d’EDF, d’Areva ainsi que les élus locaux), ce n’est pas acceptable. On a besoin d’un signal fort et je rappelle que l’État doit prendre ses responsabilités.
Concernantzle fonds d’accompagnement du laboratoire de Bure (GIP Objectif Meuse), allez-vous jouer la carte de la continuité également ?
Il va y avoir des ajustements, c’est sûr. J’espère apporter une simplification. On a beaucoup parlé de saupoudrage à un moment donné, mais je ne suis pas sûr qu’il faille le voir comme une action vraiment négative, car certains bassins de vie ont pu bénéficier de soutien pour renforcer leur attractivité. Je pense toutefois qu’on arrive au bout du système, sachant qu’on a déjà beaucoup fait sur certains secteurs, comme les maisons de santé. C’est pour cette raison que le bilan de l’équipe précédente est positif, maintenant ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire évoluer ou en tout cas l’adapter aux besoins et aux priorités du territoire.
Justement, quelles sont vos autres priorités ?
La priorité, qui est remontée de la campagne électorale, est l’aménagement numérique. Cet investissement ne fait pas partie de nos missions, mais fort est de constater que dans tous les cantons, les habitants ne nous ont pas interrogés sur les routes, les collèges mais sur le haut débit et la téléphonie mobile. La fibre coûte très chère. Les opérateurs sont engagés sur Bar-le-Duc puis Verdun, mais dans un territoire rural, la question financière se pose forcément. La priorité est donc d’offrir la possibilité aux foyers de bénéficier du haut débit mais aussi la téléphonie mobile. On en est encore là en Meuse. Si les zones blanches ont été couvertes, ce n’est pas le cas des zones grises. Je précise que ce sera une priorité pour moi, car c’est avant tout une question d’attractivité du territoire.
Commission permanente
Le président Léonard a décidé d’ouvrir à tous les conseillers départementaux la commission permanente. «Ce n’est pas nouveau en Meuse, en revanche, ce qui est nouveau c’est la présence de deux élus Front National. Je ne juge pas à priori, j’attends de voir comment ils se comporteront. En tout cas, je suis ouvert à la discussion et je ne suis pas pour l’exclusion», prévient le chef de l’exécutif meusien.