CIT Dessaint relance sa production et conserve les masques

Pleinement mobilisée pendant la crise sanitaire, l’entreprise amiénoise CIT Dessaint, spécialisée dans l’impression textile, reprend sa production classique sans délaisser la fabrication de masques.

La production de masques se poursuit sur le site. Crédit photo : DLP pour Aletheia Press
La production de masques se poursuit sur le site. Crédit photo : DLP pour Aletheia Press

« Nous avions fermé le mardi 17 mars, mais en voyant l’appel des soignants de différents CHU nous nous sommes lancés dans la production de masques deux jours plus tard », raconte Philippe Dessaint. Installée sur une partie du site Cosserat depuis près d’un an, l’entreprise centenaire et familiale était jusqu’ici reconnue pour son savoir-faire en matière d’impression textile. « Il a fallu réagir très vite, trouver le tissu le plus adapté et le plus performant », poursuit le dirigeant qui a rejoint le Collectif stratégique de filière (CSF), une initiative lancée par le Slip Français rassemblant les acteurs du textile hexagonal.  Parallèlement, CIT Dessaint  a lancé “Masques en Somme” avec les Établissements Malterre, le CHU d’Amiens, le lycée Édouard Branly, Synapse, Amiens Métropole ou encore le Conseil départemental de la Somme. À ce jour, 130 000 masques filtrants en tissu homologué pour dix lavages, testés par la Direction générale de l’armement (DGA), ont été fabriqués par la structure.  

Un confinement productif

« Cette période a été très forte, nous avions le sentiment d’être utiles, de faire quelque chose qui avait du sens. Il y a eu une réelle émulation collective, tous les acteurs locaux se sont mobilisés autour d’un même objectif », se réjouit Philippe Dessaint qui a dû se montrer particulièrement réactif pour satisfaire toutes les demandes. Commerçants, soignants, collectivités, industriels… tous avaient besoin de protections. Il n’a cependant pas souhaité tirer profit de cette nouvelle activité, fixant le prix de base d’un masque en tissu filtrant à 2,70 euros HT. « L’arrivée massive de produits venus de Chine, du Pakistan et d’ailleurs en grande surface nous a profondément mis en colère. Nous ne pouvons pas lutter contre ces masques à prix cassés dont la qualité laisse parfois à désirer. Nous sommes aujourd’hui dans une situation de surproduction ! », regrette-t-il. 

« Cette période a été très forte, nous avions  le sentiment d’être utiles, de faire quelque chose qui avait du sens »

Une reprise prometteuse

Dès le déconfinement amorcé, CIT Dessaint a relancé sa production classique, malgré l’absence de près de la moitié de ses 17 salariés. « Nos deux grosses activités que sont le sport et le spectacle vont reprendre, avec un peu de retard, mais il n’y a pas eu d’annulations. Nous allons donc continuer à travailler sur les projets de nos clients français et internationaux », explique le chef d’entreprise qui n’a cependant pas abandonné la fabrication de masques. « Nous ne savons pas encore dans quelles proportions nous allons continuer », note-t-il. Persuadé que l’objet n’est pas prêt de disparaître, Philippe Dessaint et ses équipes proposent également des masques imprimés. « Nous avons été sollicités par La Brasserie Jules, l’Odyssée de Jules, Steak Easy ou encore Les Gothiques. En termes de design, il n’y a aucune limite. Le masque devient un outil de communication, c’est aussi une façon de dédramatiser et de s’approprier l’objet », souligne Philippe Dessaint. 

 

L’atelier.