Christophe Perrin, tradition et excellence
Si le pâtissier chocolatier toulois Christophe Perrin régale les papilles de sa clientèle, son parcours dans son domaine sucré ne doit rien au hasard. Il cultive une certaine idée du bonheur et de l’authentique, formé au sceau de la rigueur, à la tête de son affaire depuis 1998.
«Dès l’âge de 9 ans, je savais ce que je voulais faire», sourit Christophe Perrin. L’homme est aimable, dégageant une sereine bonhommie. Natif de Belfort, enfant, il regarde sa grand-mère confectionner d’appétissantes pâtisseries dont il se régale. Comme quoi des racines familiales peuvent mener à un beau dessein professionnel. Dans son chemin initiatique, il passe par l’école hôtelière de Gérardmer, s’imprégnant des techniques, du savoir-faire, de cet indispensable amour du métier. À 17 ans, il rejoint les Compagnons du Devoir : «Le meilleur choix correspondant à ma vision des choses et aux valeurs que je recherchais.» À l’issue de son Tour de France de cinq ans, il conquiert à Marseille le jury d’examen, sanctionnant la fin de son cursus, en réalisant ce que l’on nomme dans le jargon «un chef d’œuvre», soit une pièce artisanale. Dès lors, les portes d’une belle carrière s’ouvrent. Elle l’amène à Strasbourg, non loin du Parlement européen, recruté comme chef pâtissier au sein du très réputé hôtel Hilton. L’aventure alsacienne durera quatre ans. «J’aurais pu avoir l’occasion de partir à l’étranger, comme plusieurs de mes collègues pâtissiers, au Canada par exemple. L’excellence française reste un prestige dans le monde.» Finalement, un autre chemin se découvre à lui. Il rencontre Nathalie, laquelle est préparatrice en pharmacie. Bientôt, ils se marient et unissent leur destinée également dans leur trajectoire professionnelle. «Nous avons décidé de nous mettre à notre compte et avons trouvé notre bonheur à Toul, où nous avons ouvert notre établissement en 1998.»
Pas de talent durable sans efforts
Depuis, la recette fonctionne à merveille. La décoration de l’endroit confère une atmosphère chaleureuse, rehaussée avec un salon de thé coquet. Les étals mettent en émoi les papilles avec des délices pâtissiers et chocolatiers de haute qualité. Et des spécialités incontournables : l’Alérion, l’Ambassadeur, le Délice Toulois. Bien sûr, il y a derrière cela un travail de tous les instants, dans la création, l’innovation. «Mes journées commencent à quatre heures du matin… pour se finir très tard. L’essentiel est d’être à l’écoute des envies des clients. Il faut savoir inventer et investir aussi, ne pas demeurer sur ses acquis.» Dans son challenge journalier, sa meilleure alliée est bien entendu Nathalie, laquelle est le sourire à l’accueil et l’inspiratrice de packagings raffinés. Ainsi va la vie des Perrin dans leur univers sucré. Le pâtissier évoque «la rigueur, le perfectionnisme.» Point de talent durable sans efforts. Si par le passé, il a formé plusieurs apprentis, il avoue : «J’ai mis la pédale douce sur le sujet. Trouver des jeunes motivés n’est plus une chose facile. Un phénomène partagé par nombre d’artisans. Pourtant, il va bien falloir penser à la relève.» De son côté, il est plutôt rassuré. Son fils Florent lui a emboîté le pas, formé pâtissier à l’Atelier d’Éric à Reims. L’amie de ce dernier, Marwion, est compagnonne du devoir dans la même voie. Histoire de perpétuer la belle saga familiale.