Chez Dior, une collection pleine d'adrénaline pour des amazones très décidées

La maison Dior a joué les prolongations de son moment de gloire olympique en alignant une collection athlétique, moderne et technologique, tout en noir et blanc, pour son défilé printemps/été 2025 mardi à...

Défilé Dior de la collection prêt-à-porter féminin printemps-été 2025 à la Fashion Week de Paris, le 24 septembre 2024 © Bertrand GUAY
Défilé Dior de la collection prêt-à-porter féminin printemps-été 2025 à la Fashion Week de Paris, le 24 septembre 2024 © Bertrand GUAY

La maison Dior a joué les prolongations de son moment de gloire olympique en alignant une collection athlétique, moderne et technologique, tout en noir et blanc, pour son défilé printemps/été 2025 mardi à Paris, avant Saint Laurent dans la soirée.

Le fil rouge de ce show était la figure de l'Amazone, hommage à la robe du même nom imaginée par Christian Dior en 1951 et figure mythologique de femme puissante.

Robes, blouses et hauts dénudent une épaule et couvrent l'autre. 

L'asymétrie devient la règle, amenant une touche très années 2000 qui plaira aux clientes les plus jeunes, tant cette tendance s'étire depuis 2020.

Le sportswear se retrouve avec des maillots, bombers de moto et pantalons parachute, sanglés et zippés de manière très élaborée.

La directrice artistique des lignes féminines, Maria Grazia Chiuri, dit vouloir "résumer le sens du vêtement, comme si chaque modèle pouvait prendre la parole et révéler le travail qui précède la construction de chaque pièce".

Il en ressort une collection résolument graphique qui joue sur le contraste entre le noir et le blanc. 

Le logo "Miss Dior", de plus en plus omniprésent dans les créations de la marque, se retrouve exagérément central, étiré à l'extrême presque pour former une série de lignes.

Quelques robes du soir à l'esprit plus précieux apparaissent en voilage ou perlage couleur chair, comme un voile "nude" tout aussi inspiré de la figure des Amazones, tribu de femmes au fonctionnement matriarcal.

A noter aussi, la disparition du talon, remplacé dans cette version de la femme mobile, puissante voire dominante, par des cuissardes plates et souples.

Tir à l'arc

Dior s'est offert une plateforme sans égal pendant les Jeux olympiques de Paris cet été, sa maison mère LVMH étant partenaire "premium" de l'événement.

Pendant la cérémonie d'ouverture, Céline Dion a ainsi signé son grand retour à la chanson dans une robe Dior aux perles étincelantes, quand Lady Gaga était enveloppée d'une tenue noire et rose dans l'esprit cabaret et Aya Nakamura en mini robe dorée à l'esthétique "J'adore" (un parfum de la marque). 

Pour prolonger ce moment, Maria Grazia Chiuri avait demandé à SAGG Napoli, une artiste qui utilise le tir à l'arc dans son travail, de se produire dans l'espace du défilé mardi. 

Sa performance, un tir de flèche sur toute la longueur des 150m du podium, a rythmé le show baigné par une techno italienne assourdissante. 

Au premier rang, la "Première dame" de France Brigitte Macron, les actrices Natalie Portman et Rosamund Pike

les chanteuses Aya Nakamura, Yseult et Jisoo l'ont regardée avec admiration vider son carquois de manière très assertive.

Mais ces prouesses ne font pas oublier au géant du luxe le ralentissement mondial inexorable. 

LVMH a annoncé en juillet une baisse de 14% de son bénéfice net au premier semestre, à 7,26 milliards d'euros, "dans un climat d'incertitudes économiques et géopolitiques". 

Dans la foulée, une nouvelle directrice générale, Benedetta Petruzzo venue de chez Miu Miu, a été recrutée en septembre pour maintenir le vaisseau amiral dans la tempête.

Le jeune couturier Kévin Germanier, vu aux JO, a poursuivi les festivités avec une collection comme toujours très colorée et perlée dans un esprit "pic à cocktail" rafraichissant et toujours en matières upcyclées.

"C'est important l'humour et le décalage dans ce métier", martèle le designer, rappelant qu'il "fait des robes à plumes et à sequins. On est pas en train de curer une maladie, donc tout va bien". 

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