Chez D.Multiple, les salariés éloignés de l’emploi remettent le pied à l’étrier

Alexandre a pour projet professionnel de devenir chauffeur routier ou chauffeur livreur. Pour atteindre son objectif, ce jeune homme, éloigné depuis quelques années du monde du travail, a été envoyé par la Mission locale chez D.Multiple à Arques, une entreprise d’insertion professionnelle. «Ici, nous aidons un large public à remettre le pied à l’étrier. Notre but est de leur redonner goût au travail, de leur transmettre des compétences transversales et de reposer un cadre comme l’assiduité et la ponctualité», introduit Daniel Delavoye, le directeur.

18 salariés en CDD

Dans les 3 000 m² d’atelier, les salariés réalisent des opérations dans des domaines aussi variés que l'assemblage de palettes, le recyclage de fenêtres ou encore le démantèlement d'anciennes chaudières. Ils travaillent 35 heures et ont des objectifs à atteindre comme dans une entreprise classique. «Aujourd’hui, je colle des palettes. J’en ai une centaine à faire. J’ai bientôt atteint mon objectif, mais si je peux en faire plus, je le ferai», assure Alexandre. Comme lui, 18 salariés sont actuellement en CDD d’insertion chez D.Multiple. Tous sont payés au SMIC et peuvent prétendre à des primes. «Chaque salarié peut prétendre à une prime qui fluctue de 0 à 20% de son salaire. On la calcule selon plusieurs critères : l’assiduité, la ponctualité, la productivité et la qualité, entre autres», précise le directeur.

Une entreprise tournée vers le salarié

En plus de proposer aux salariés des diplômes qualifiants, comme le passage du CACES, les équipes permanentes de D.Multiple aident aussi les salariés dans leur vie personnelle. «Nous les aidons par exemple à trouver des subventions pour passer le permis de conduire. Aujourd’hui, quasiment toutes les entreprises demandent à leurs salariés d’avoir le permis. Même pour se rendre au travail, il devient essentiel d’être véhiculé», affirme Daniel Delavoye. Les équipes aident aussi les salariés à atteindre leur projet professionnel en étudiant avec eux des fiches métier, en leur proposant des journées en immersion dans des entreprises et en les dirigeant vers des formations qualifiantes adéquates.

Un taux de retour à l’emploi de 75%

«Nous accueillons un large public. Ainsi, nos salariés peuvent avoir entre 18 et 50 ans. Au maximum, ils peuvent rester deux ans chez nous. Ensuite, avec les compétences qu’ils ont acquises et le savoir-être dont ils sont garants, ils doivent postuler ailleurs. S’ils partent avant les deux ans, c’est une victoire pour nous», poursuit le directeur. Cette année, la direction a d'ailleurs fêté quelques succès. Une première personne a quitté D.Multiple, car elle a obtenu un CDI. Une autre a décidé de se lancer dans un contrat de professionnalisation, Enfin, une troisième a trouvé un emploi en contrat d’intérim. «Je dirais que le taux de retour à l’emploi s’élève à 75%», estime Daniel Delavoye. Pour pouvoir continuer à former de nouveaux salariés, le directeur est sans cesse à la recherche de nouveaux contrats avec des entreprises pour l'accomplissement de tâches dans le conditionnement, la fabrication ou la logistique. Avis aux amateurs.