Basée à Courcelles-lès-Lens

Charles Canon : une entreprise aiguisée

Pascal Charles, 53 ans, et Aurélien Canon, 41 ans, nourrissent une véritable passion des couteaux et des matières qui symbolisent la région des Hauts-de-France. En 2018, ils reprennent l’entreprise Dutilleul industries dans laquelle ils travaillaient comme salariés. Leur atelier étant situé à Courcelles-lès-Lens, sur un ancien terril, Pascal et Aurélien ont décidé d’appeler leur nouvelle marque «Charles Canon, la coutellerie du Terril». Rencontre avec ces innovateurs.

«Nous ne sommes qu’au début de notre aventure innovatrice» souligne Aurélien Canon.
«Nous ne sommes qu’au début de notre aventure innovatrice» souligne Aurélien Canon.
La Gazette. Quels sont vos profils professionnels et les coulisses de cette création ?

Aurélien Canon. J’étais chargé d’affaire et Pascal, chef de production chez Dutilleul. Dutilleul a pour clients de grands groupes internationaux de l’appareillage électrique. La société fabrique également des coffrets en bois pour des couteliers de Laguiole. En s’appuyant sur notre expertise de l’usinage de précision, nous avons décidé de créer un couteau régional qui reflète l’histoire et le savoir-faire des Hauts-de-France, la marque de couteau Charles Canon est née. Nous avons ainsi créé une branche dédiée pour concevoir nos propres modèles en lien avec notre territoire et avec des manches utilisant des matériaux issus des régions de France.

Pouvez-vous caractériser votre couteau Charles Canon ?

Sur le plan métier, les nouvelles marques jouent la carte de l’excellence et du savoir-faire pour se démarquer de la concurrence asiatique Elles n’hésitent pas à sortir des sentiers battus pour oser l’innovation éthique et proposer des modèles réellement originaux pour faire souffler un vent de renouveau sur la coutellerie française artisanale. Ainsi la marque Charles Canon est implantée sur un ancien terril et conçoit des couteaux aux manches résolument atypiques, puisque conçus à partir de matériaux régionaux.

La caractéristique la plus marquante est le manche de couteau. Je prends comme exemple l’utilisation du charbon, matériau compliqué à travailler car friable et tachant les mains. Après de nombreux tests et expérimentations, la méthode de fabrication est mise au point, et reproductible avec d’autres matériaux. Par ailleurs, formés tous deux à la coutellerie par Laguiole en Aubrac, un de nos clients, nous avons imaginé une lame inspirée par la forme des terrils plats de la Région. Nous nous démarquons par la qualité de nos couteaux fabriqués dans les règles de l’art par d’authentiques passionnés. Nous nous aventurons hors des sentiers battus et travaillons de nouvelles matières afin d’offrir des designs inédits.

Vous semblez très attentifs au lien avec le territoire. Est-ce une approche marketing ?

Notre marque se veut l’ambassadrice des savoir-faire français. Ainsi, nos couteaux « made in Hauts-de-France » explorent la diversité des identités régionales. Notre vocation est de valoriser l’histoire et l’identité de chaque région, en utilisant des matériaux locaux emblématiques. Nous avons ainsi créé des manches avec des matières aussi surprenantes que le charbon, la lavande de Provence, la fleur d’immortelle Corse, le granit du Mont-Blanc, etc. La marque a également développé une véritable filière de recyclage, …en utilisant des coquilles d’huîtres, de moules ou de Saint-Jacques.

Comment voyez-vous votre développement ?

Notre ambitionnons de développer notre réseau de distributeurs en France et à l’international. Par ailleurs, nous sommes sollicités par des partenariats originaux. Ainsi, nous avons conçu un couteau en pelouse du stade Bollaert-Delelis sous licence RC Lens. Séduite, ASO (Amaury Sport Organisation) a permis la naissance sous licence officielle de couteaux originaux : le Dakar, le marathon de Paris, le Paris-Roubaix et le Tour de France. D’autre verront le jour, faits de matériaux insolites qui rendront hommage à de grands évènements sportifs.

Nous ne sommes qu’au début de notre aventure innovatrice. Forts de notre savoir-faire, nous savons travailler les formes et les matières. Notre catalogue comprend des nœuds papillons (bois et coquilles d’huitres recyclés), des boucles d’oreilles (charbon, coquilles Saint-Jacques), etc.

Pascal Charles dans l’atelier.