«C’est intéressant de montrer tout le potentiel des Hauts-de-France»
Le 30 août, 13 ambassadeurs et ambassadrices de l’Etat à l’étranger se sont rendus dans les Hauts-de-France pour rencontrer les principaux acteurs de la région, notamment économiques. Cette visite leur a permis d’appréhender les atouts du territoire pour mieux les valoriser à l’international. L’après-midi, à la Chambre de métiers et d’artisanat, sous la houlette de Benoît Savoure, responsable à la Région du service développement international et attractivité, ils se sont vus présenter par la Team Hauts-de-France Export la stratégie régionale à l’export et à l’investissement.
La Gazette : Quel est le rôle de la Team Hauts-de-France Export ?
Benoît Savoure : Tout est dans le titre. Même s’il y a un anglicisme pour montrer la dimension internationale, l’idée est de travailler en équipe. La Région est pilote, elle finance mais ne regarde plus les acteurs de l’international uniquement comme des opérateurs qu’elle finance. Il y a vraiment un travail en équipe, avec une ambition : rendre le plus lisible et le plus simple possible pour les entreprises l’accès aux différents dispositifs d’accompagnement à l’export. Au-delà des stratégies, ce qui est important, c’est l’humain, donc notre capacité en tant qu’équipe et en tant que partenaire à travailler ensemble pour orienter au mieux les entreprises vers les dispositifs les plus adaptés pour elles.
Comment est née cette idée de team ?
L’idée est relativement récente, mais c’est vrai qu’on a d’abord entendu parler d’une Team France Export lancée début 2018. En région, on a voulu montrer qu’on était prêt, et qu’on voulait aller plus loin, et donc on a lancé en avril de la même année avec nos partenaires, les opérateurs de l’export, cette idée d’une Team Hauts-de-France Export qui, aujourd’hui, s’incarne à travers des réunions extrêmement régulières entre ses différents partenaires que sont la Région, les services de l’Etat, notamment les Douanes qui sont très importantes, la Chambre de métiers, la CCI, Business France et Bpifrance. On se réunit tous les mois pour faire le point, essayer d’améliorer les process et les dispositifs, et participer le plus possible à des actions de sensibilisation auprès des entreprises. L’idée est d’entraîner avec nous un plus grand nombre d’entreprises vers l’export et de mieux préparer les entreprises qui exportent déjà.
Quels sont les premiers résultats ?
Ce qu’on peut dire, c’est qu’il y a plus de 500 entreprises qui ont été accompagnées en 2018 dans la région. On a un objectif de 600 pour 2019. Ce qui était important dans un premier temps, c’est que nous apprenions à travailler en équipe. Ça, c’était la première révolution. Maintenant, les résultats devraient se voir dès 2020. On sent déjà les premiers frémissements.
Une journée comme celle-là, avec la venue des ambassadeurs, qu’est-ce que cela représente pour la Team ?
Il y a deux choses ! D’abord, c’est important de pouvoir s’exprimer devant les ambassadeurs, qui représentent le rayonnement de la France à l’étranger. Ensuite, c’est intéressant de montrer tout le potentiel des Hauts-de-France : en matière d’attractivité, c’est-à-dire d’accueil d’investisseurs et d’entreprises étrangères, donc le potentiel d’implantation en région, et puis aussi toutes les dynamiques en cours pour des projets à l’export. Je prends un exemple : il y avait l’ambassadrice de Namibie. L’Afrique australe est une source de développement vraiment importante pour nos entreprises, et il était important que madame l’ambassadrice de Namibie comprenne qu’en région Hauts-de-France, il y a des produits innovants dans certains secteurs d’activité, notamment les protéines végétales évoquées aujourd’hui. C’est une filière d’excellence pour nous, avec des débouchés importants, notamment dans cette partie du globe.
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Une magnifique aubaine pour les artisans et chefs d’entreprise
Si, à travers les chiffres mis en avant le 30 août en début d’après-midi par la Team Hauts-de-France Export, les 13 ambassadeurs et ambassadrices de l’Etat ont pu se rendre compte du dynamisme et de l’attractivité des Hauts-de-France, ils ont pu voir également que la région possédait des artisans et des chefs d’entreprise prêts à mouiller le maillot pour réussir à valoriser leurs savoir-faire. Sur le territoire français, mais aussi en dehors des frontières. A l’issue de la présentation de données particulièrement éloquentes sur la région et ses atouts, ces derniers – ils étaient une quarantaine, répartis en quatre tables rondes géographiques – ont pu, chacun son tour, dans une salle annexe de la Chambre de métiers et de l’artisanat, évoquer leurs projets et approcher ensuite les ambassadeurs auxquels ils ont pu remettre leur carte professionnelle. C’était le cas de Caroll Duthérage, directrice innovation chez My Cyber Royaume, à Lille, qui a eu 5 minutes pour parler de “Good Cells”, un outil de santé cognitive utilisant la réalité virtuelle pour activer les connexions neuronales et muscler le cerveau. «Ce type de rencontre est une magnifique opportunité pour découvrir tout ce qui est mis en place pour nous aider à nous ouvrir à l’international, a-t-elle expliqué. Cela permet de repérer et d’identifier les différents acteurs et leurs missions.» Caroll Duthérage a en tout cas bien préparé son coup puisque, dans la foulée de ses explications, elle a proposé à son auditoire de tester son outil. Elle a ciblé, à l’issue de son pitch, les ambassadeurs de l’Irlande, d’Angleterre, de Serbie et de Singapour, et leur a laissé sa carte de visite. «Bien entendu, on vise les pays où les perspectives de développement pour notre dispositif sont intéressantes», a complété la responsable. “Goods Cells” s’adresse aux hôpitaux, aux résidences seniors, mais aussi aux centres de rééducation.
Benoît Savoure.