Cela chauffe, jusqu’à quand ?

28 °C au thermomètre la semaine dernière, bizarre tout de même pour une mi-mai. Et 5,4 % annoncé au compteur de l’inflation pour le mois de juin. C’est certain, cela chauffe dans tous les sens du terme et ce qui est fou, c’est que l’on semble réellement regarder ailleurs. 

Cela chauffe, jusqu’à quand ?

Les discours et statistiques se veulent rassurants. Dernière en date via la Banque de France la semaine passée : «l’activité et l’emploi résistent», assure François Villeroy, son gouverneur, «sous réserve des évolutions à venir en juin.» Nous y sommes ! La période estivale à venir devrait, en toute logique, être une parenthèse avant des mois qui s’annoncent sans aucun doute délicats. L’annonce du retour des touristes et les perspectives des congés estivaux devraient permettre aux secteurs concernés de renouer réellement avec une activité positive même si d’autres nuages sont présents à l’image de la redondante difficulté de recrutement. L’inflation demeure la préoccupation majeure des dirigeants d’entreprises et cela devrait durer. La Banque de France prévoit un début de repli au début de l’année prochaine et une stabilisation à 2 % à l’horizon 2024. 2023, c’est dans huit mois ! D’après l’Urssaf, près de 30 % des dirigeants d’entreprises font état de problèmes de trésorerie importants voire critiques. «Les PME et TPE s’attendent à une nouvelle dégradation durant les trois prochains mois», mentionne le dernier baromètre trimestriel réalisé par Bpifrance et Rexecode. Des analyses nationales perceptibles au niveau local. Dans les différentes assemblées générales, réunions et autres afterworks de retour, c’est un léger sentiment d’atonie qui apparaît planer sur le ressenti conjoncturel général. La reprise enregistrée semble s’essouffler face à ces montées en flèche des prix des matières premières, d’un coût de l’énergie qui s’affole, d’une rupture dans les approvisionnements. À ces dommages collatéraux de la guerre en Ukraine et des dernières répercussions de la crise sanitaire s’ajoutent des difficultés de recrutement quasiment hors normes. Au point même que la notion de métiers sous tension ne semble plus réellement dire quelque chose, tellement la situation est tendue dans tous les secteurs d’activité. Tout cela mis bout à bout laisse entrevoir, de nouveau, une nécessaire adaptation basée sur une résilience extrême. Au moins, la crise sanitaire apparaît derrière nous. Il n’empêche que le fait que la Chine reconfine à outrance peut légitimement faire penser que tout cela semble loin d’être terminé. Tout avait débuté de la Chine à la fin 2019, l’Histoire n’est qu’un perpétuel recommencement, et parfois en pire...