Ce que Bruno Fontaine projette sur deux ans
Élu fin 2016, Bruno Fontaine, président de la CCI Grand Hainaut, vient de livrer un bilan mi-mandat. Si le territoire se repose sur une forte activité industrielle, il reste encore beaucoup à faire côté commerce. Un renforcement des filières numérique et logistique est déjà amorcé.
Un bilan mi-mandat s’avérait nécessaire, pour une Chambre qui a subi quelques changements en début de mandature. Les CCI territoriales et autonomes qui maillaient la région ne sont plus. N’existe plus qu’une CCI Hauts-de-France, cogérée par sept CCI locales (Grand Hainaut, Grand Lille, Littoral, Artois, Amiens, Aisne et Oise). «Il faut apprendre à mener conjointement les projets communs de la CCI régionale en gérant nos propres ambitions au niveau local», explique alors Bruno Fontaine. «En région, le Grand Hainaut est la 3e CCI locale la plus importante, après le Grand Lille et le Littoral», continue-t-il.
La CCI Grand Hainaut regroupe à présent le Valenciennois, la Sambre-Avesnois et le Cambrésis. «Cela représente 50% du département du Nord avec 34 000 établissements, soit 11% des établissements de la région Hauts-de-France, Picardie incluse», indique le président.
La filière numérique en éclosion
Les défis locaux de la CCI Grand Hainaut se divisent en trois lignes directrices. Premièrement, le développement de la filière logistique. «J’espère vraiment que les travaux pour une ligne de fret ferroviaire vers la Belgique démarreront avant la fin de mon mandat. C’est en bonne voie», avance Bruno Fontaine. Le renforcement des activités sur le port de l’Escaut, la construction du canal Seine-Nord Europe et la rénovation de la RN2 au niveau de Maubeuge font également partie des priorités. S’en suit le développement de la filière numérique, avec Rubika. Créée sous l’impulsion de la CCI Grand Hainaut, l’école s’exporte à présent au Canada, en Inde et bientôt au Kenya. Son extension «Helios » sera inaugurée dans quelques semaines.
Baisse des dotations
«Pour le reste, notre territoire est déjà performant dans l’industrie, avec l’automobile, le ferroviaire, la métallurgie … L’aéronautique est même représentée avec SKF et, récemment, Rafaut à Rouvignies», constate le président. Le Grand Hainaut représente en effet 30% de l’activité industrielle de la région. «Le prochain défi, c’est d’améliorer nos méthodes de production pour coller aux ambitions de rev3, notamment en s’impliquant dans l’économie circulaire et le stockage d’énergie.»
Cependant, Bruno Fontaine ne sait pas encore comment financer ces nombreux projets. «Nous attendons les décisions de l’État pour nos prochains budgets», annonce-t-il. En sept ans, l’État a diminué ses dotations de 70%, contraignant la CCI Grand Hainaut à licencier 20 salariés.
Objectif centre-ville
Sans oublier que l’acronyme CCI inclut le mot «commerce», Bruno Fontaine fait un dernier point sur l’un de ses plus gros travaux : la redynamisation des centres-villes. Dès 2017, la CCI a créé la plateforme «mes commercantsdugrandhainaut.com», une sorte d’Amazon local pour inciter les consommateurs à acheter de nouveau chez les commerçants indépendants. Depuis, d’autres mesures ont été prises, notamment suite au plan national “Action cœur de ville”, qui a retenu quatre villes du territoire (Valenciennes, Denain, Cambrai et Maubeuge). Vingt autres communes vont également bénéficier d’un budget «redynamisons nos centre-villes et centre-bourgs», accordé par la Région à hauteur globale de 60 millions d’euros. L’enveloppe servira à la création de halles couvertes, à la réhabilitation de locaux ou encore à l’installation de bornes de voitures électriques…
Dernière victoire, la CCI Grand Hainaut est parvenue à réintégrer les Commissions départementale et nationale d’aménagement commercial pour contribuer aux discussions sur la loi Elan. Alors que le territoire était au centre des sujets abordés, elle peut à présent en être actrice.