Cartonnage Vaillant : 60 ans d’expérience et de grandes ambitions
Le carton se plie et se déplie à notre guise, mais avant d’être utilisé pour déménager ou servir d’espace de publicité dans les grandes surfaces, il doit passer par plusieurs étapes, dont les principales se trouvent dans l’usine de Cartonnage Vaillant, à Lambres lez Aires.
75 millions. C’est le nombre de cartons qui sortent de l’usine Cartonnage Vaillant à Lambres lez Aire chaque année. Un chiffre qui étonne même Geoffrey Delanoy, technico-commercial au sein de l’entreprise dirigé par son père. Ces cartons se retrouvent partout. Que ce soit en présentoir, en packaging ou en carton d’emballage de produits. Ils sont transformés sur un site de plus de 20 000 m2, où 106 collaborateurs travaillent avec 40 machines, dont certaines flambant neuves. L’évolution est importante, 60 ans après la création de l’entreprise.
Mais le véritable savoir-faire de Cartonnage Vaillant reste «le pliage-collage. C’est-à-dire qu’on façonne en partant d’un emballage à plat et on vient le coller avec une machine qui permet de faciliter le montage pour les utilisateurs. Quand le client reçoit son emballage, il a juste à le mettre en volume et le fond se monte automatiquement», explique Geoffrey Delanoy. Mais
l’entreprise ne fait pas que cela. Cartonnage Vaillant fait
également de l’impression, de trois
manières différentes : en numérique, en offset et en
flexographie. Un avantage face à la
concurrence, puisque les métiers
d’imprimeurs et de cartonniers sont différents, mais cela
n’empêche pas l’entreprise nordiste d’être reconnu pour la
qualité de ses impressions.
Travailler avec les entreprises locales
Pour continuer de se démarquer, Cartonnage Vaillant peut aussi compter sur son bureau d’études, composé de six personnes. «Nous avons quatre personnes qui sont en CAO, c’est-à-dire qui travaillent en 2D sur des plans et un logiciel, et deux en PAO. Ces derniers travaillent plutôt sur tout ce qui est visuel. On est capable de créer des visuels pour des clients qui n’ont pas le budget ou autre de travailler avec des agences», indique Geoffrey Delanoy.
Car les principaux clients de la société sont des PME, avec un nombre de salariés qui oscille entre 20 et 100, même si de grandes entreprises travaillent avec Cartonnage Vaillant, telles que Nestlé ou Goudal par exemple. L’objectif est simple : «Développer énormément en local, pour éviter d’aller chercher, comme on le faisait avant, des clients un peu loin, alors qu’on a l’avantage dans le Nord-Pas-de-Calais et dans les Hauts-de-France d’avoir un vivier d’entreprises qui est monstrueux. Donc on se concentre vraiment en local».
En plus de vendre au niveau local, Cartonnage Vaillant se fournit dans un rayon dans 30 kilomètres. Les deux fournisseurs de plaques ondulés, qui servent à faire les cartons une fois assemblés, sont présent dans ce rayon et la gestion des déchets (rognures et petits déchets en carton) se concentrent également sur un rayon de 15 km.
De grandes ambitions malgré la crise
Cette volonté de travailler au niveau local à tout point de vue fonctionne bien, puisqu’en 2023, le chiffre d’affaires a atteint 25 millions d’euros, et l’objectif d’ici trois ans est d’arriver à 30 millions d’euros. Le but est connu, mais la réalité peut parfois contrecarrer les plans, ce qui a été le cas avec l’année 2024, souligne Geoffrey Delanoy.
Avec l’inflation, «la consommation a bien baissée. Dans l’agroalimentaire, ils tirent aussi un peu sur les volumes». De plus, depuis le Covid, la manière de consommer et d’acheter a énormément évolué. «Les gens achètent davantage sur Internet et n’ont donc plus besoin d’avoir de la PLV (publicité sur lieu de vente) pour acheter en magasin. Et en magasin, comme les ventes et les marges sont aussi inférieures, la PLV s'est aussi un peu éteinte».
En plus du E-commerce, qui a pris une ampleur inégalée depuis quelques années, la pandémie de Covid qui a paralysé une grande partie de la planète et a stoppé la majorité des entreprises françaises, a d’ailleurs été un moment charnière pour Cartonnage Vaillant. En effet, l’entreprise, elle, a continué à fonctionner puisqu’elle est implantée sur le marché des déchets hospitaliers. «Nous avons même été réquisitionnés par l’État, qui nous a dit : 'Il faut produire'. Donc nous n'avons pas eu le choix, on a continué à tourner toute la période Covid». Une bonne chose pour la société, qui a pu profiter de la crise pour revoir à la hausse ses ambitions.