Calinauto a révolutionné son marché avec la "salle de bains" de l'auto

À la tête de l'entreprise nordiste Calinauto, Mathieu Delhaize a su révolutionné les codes du marché français du lavage automobile. Comment ? En créant un service innovant : une salle de bains pour voiture...

Mathieu Delhaize fait du développement durable un axe majeur de Calinauto.
Mathieu Delhaize fait du développement durable un axe majeur de Calinauto.

 

D.R.

Chaque centre possède une station d'épuration où 90% de l'eau est recyclé. Ci-dessus, les bandelettes de tissu submergées d'un savon biodégradable.

Pour être entrepreneur, il faut avoir de l’idée et Mathieu Delhaize n’en manque pas. Expert-comptable de formation, le Nordiste a travaillé dix ans au sein d’un équipementier automobile. Le secteur lui est donc familier lorsqu’il décide de se lancer dans la création d’entreprise. Grâce à un ami, il visite pendant plusieurs années des centres de lavage en Belgique, en Allemagne puis outre-Atlantique. “Plusieurs techniques m’ont interpellé, dont le recours au tissu pour le lavage ou encore le système de convoyeur, très développé aux Etats-Unis.” À partir de ces techniques – et parce que la France est encore en retard dans ce secteur –, l’entrepreneur alors âgé de 40 ans décide de développer le concept de “salle de bains” pour automobile. Calinauto voit le jour en 2008 à Villeneuve-d’Ascq.

Concept innovant. Sur un tunnel de 55 m de long, le véhicule est placé sur un convoyeur. Une impressionnante quantité de machines équipées de bandelettes géantes de tissu peaufinent le lavage de la voiture “pour ne pas rayer la carrosserie”. Les dix étapes de nettoyage durent entre 4 à 5 minutes. “Le fait de pouvoir rester dans son véhicule a beaucoup plu car les gens en avaient assez de passer eux-mêmes le karcher dans le froid “, explique le chef d’entreprise. Mais le succès repose d’abord sur “la qualité de lavage, la nouveauté des machines, la qualité/prix et le côté ludique“. Autres innovations : la mise à disposition d’une trentaine d’aspirateurs à volonté pour nettoyer l’intérieur du véhicule ainsi que le “Calitapis”, une machine sous forme de grille-pain qui brosse en quelques secondes le tapis de voiture. Avec la capacité de laver 60 véhicules par heure, Calinauto montre toutes les forces de son concept dont il est “précursseur” à des clients de plus en plus fidèles. “Enormément de personnes ne lavaient pas leur voiture il y a encore peu de temps, mais se sont laissées séduire“, dixit l’entrepreneur.

Mathieu Delhaize fait du développement durable un axe majeur de Calinauto.

Mathieu Delhaize fait du développement durable un axe majeur de Calinauto.

La région puis la France. Depuis l’ouverture du premier centre à Villeneuve-d’Ascq en 2008, Calinauto s’est déployé sur la métropole lilloise et compte actuellement six centres (Villeneuve-d’Ascq, Englos, Roncq, La Madeleine, Faches-Thumesnil et, récemment, à Petite-Forêt). Un septième centre devrait ouvrir ses portes à Dunkerque courant 2016. “Après un long démarrage, deux centres marchent très bien, mais trois ne sont pas encore rentables“, ne cache pas l’intéressé. À hauteur de 2,5 millions d’investissement, “il ne faut pas se rater sur l’emplacement“, déclare Mathieu Delhaize qui entend “se développer sur le bassin minier après avoir bien cerné la métropole lilloise“. Puis une fois le temps venu se déployer sur l’Hexagone. La concurrence ? “Je ne la crains pas. Quand on a une idée, on ne reste pas longtemps très seul“, plaisante le Nordiste, récemment lauréat du Prix de l’entrepreneur 2015 dans la catégorie “disruptive”.

Calinauto recrute !

Sur les six centres, Calinauto compte 33 salariés. Un chiffe qui sera réévalué avec notamment l’ouverture d’un nouveau centre en 2016. “Nous recrutons des personnes souriantes et avec la ‘fibre optique’.” Si l’énergie est requise, la qualification n’a toutefois pas tellement d’importance : “ici, il y a des ex- jardiniers, des ex-routiers et même des anciens de chez McDo“, insiste Mathieu Delhaize.

Marie BOULLENGER