Calais Truckstop, lieu de répit pour les routiers

Un nouveau projet devrait voir le jour à la Turquerie, à Marck : un parking sécurisé et une station de lavage pour les transporteurs routiers. Coût du projet : 6 millions d'euros, financés sur des fonds privés.

Le site est stratégiquement placé à équidistance du port et du Tunnel sous la Manche. © Aletheia Press / C.Escaillet
Le site est stratégiquement placé à équidistance du port et du Tunnel sous la Manche. © Aletheia Press / C.Escaillet

 

Calais Truckstop sera une station de lavage et un parking sécurisé pour les transporteurs routiers situé à la Turquerie, zone d’activité marckoise qui connaît un succès fulgurant. Le projet a une spécificité : il y sera possible de laver l’intérieur de citernes routières qui transportent des produits alimentaires ou industriels ; les eaux de rinçage seront récupérées. «Ce sont des services qui s’adressent à la fois aux transporteurs routiers et à leurs conducteurs, détaille Antoine Ravisse, l’un des porteurs du projet, avec David Sagnard et Jean-Louis Foissey. Il s’agit d’un foyer, avec du confort, pour que les conducteurs puissent se reposer, avec des machines à laver, des sèche-linge, des téléviseurs, distribution de boisson, de nourriture et une couverture wifi sur l’ensemble du site de cinq hectares.»

Dotée au départ de quatre salariés, l’entreprise devrait ensuite «monter en puissance» pour arriver à huit personnes, jusqu’à dix employés à terme. «En comptant les emplois indirects, nous devrions atteindre un chiffre de vingt personnes.» Dans la forme, le projet est monté sous la forme d’une SAS immobilière, la société Les Estuaires, qui a acquis les terrains. Calais Truckstop sera gérée par la SAS Calais Truckstop, qui fait partie, comme Les Estuaires, du groupe Via Calais SAS.

Une sécurité nécessaire

La question de la sécurité est essentielle. Dans le Calaisis, les chauffeurs routiers ont besoin d’un signal pour être rassurés quant à leur sécurité, celle de leurs camions et de leurs chargements. Chose qu’ont bien comprise les porteurs de projet. «On ne peut pas concevoir de parking sans un haut niveau de sécurité, affirme Antoine Ravisse. Ainsi, il y aura un contrôle strict des entrées et des sorties par des caméras, des contrôles des plaques d’immatriculation, des sas, des clôtures suffisamment hautes. À Calais, on ne peut pas faire autrement. La pression migratoire existe toujours, ce qui va inciter, avec nos 300 places, les transporteurs, qui se garaient un peu loin – parfois dans des endroits où ce n’était pas autorisé – à venir se garer chez nous pour leur temps de repos.»

Les trois porteurs du projet (de gauche à droite) : David Sagnard, Jean-Louis Foissey et Antoine Ravisse. © Aletheia Press / C.Escaillet

Un timing particulier

La première interrogation qui pourrait venir à celui qui observe le projet de l’extérieur, c’est que le timing est pour le moins curieux : l’ouverture de Calais Truckstop aura lieu à la rentrée scolaire, quelques mois après le déconfinement et à l’aube du Brexit. Pour Antoine Ravisse, c’est justement le moment parfait pour se lancer. «Je pense que c’est toujours le bon moment. Ça l’est peut-être encore plus aujourd’hui. Avec le Brexit, il y a des opportunités à saisir. La place de Calais ne changera pas géographiquement parlant. Nous sommes sur le bon territoire au bon moment, dans la bonne activité. Le fret a repris. Il a retrouvé ses chiffres d’avant la crise du Coronavirus.»