Visite de Marianne Laigneau, présidente du directoire d'Enedis

Calais commence à se borner

À Calais, une visite événementielle a eu lieu le 18 novembre dernier avec la venue de Marianne Laigneau, qui préside depuis près de 3 ans l’entreprise publique Enedis. Au menu, le lancement d’un dispositif de 5 bornes de rechargement électrique sur le parking de Carrefour dans le quartier du Beau-Marais.

Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis en visite à Calais le 18 novembre dernier. © Aletheia Press/M.Railane
Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis en visite à Calais le 18 novembre dernier. © Aletheia Press/M.Railane

Au vu du minuscule marché que peut constituer les véhicules électriques à Calais, on peut dire qu’Enedis joue son rôle d’entreprise de service public en amenant l’accès à la mobilité électrique aux habitants du quartier le plus difficile de Calais. C’est en effet au Beau-Marais qu’a été lancée la mise en service de 5 bornes électriques, dont 3 à double point de recharge haute puissance et 2 autres bornes à point de recharge en basse puissance.

«C’est la configuration large» indique Jacky Oliveira, conducteur de travaux. «A terme, tous les carrefours de France seront équipés. On en a fait 42 cette année et on devrait en faire 85 l’an prochain» ajoute le cadre. Aujourd’hui, ces bornes équipent déjà les villes d’Hazebrouck, Aire-sur-la-Lys, Saint-Martin-lez-Tatinghem, Condé-sur-l’Escaut ou encore Armentières… À suivre entre autre, Dunkerque, Saint-Pol-sur-Mer et Coquelles.

Une chaîne de valeur à construire pour la transition énergétique

Réservé aux hypermarchés, le dispositif pourra s’étendre ensuite aux supermarchés et montre la volonté d’Enedis d’équiper, avec son partenaire Allego, tous les territoires de France en bornes de ce type. «C’est la nouvelle France électrique, s’enthousiasme la présidente. «On aspire à un plan Marshall de la mobilité électrique. Nous n’en sommes qu’au début. Enedis investira 17 milliards d’euros d’ici 2035, date de la fin de la vente des véhicules thermiques en Europe». Pour cette transition révolutionnaire, Enedis chiffre les besoins d’investissement à… 96 milliards d’euros : «on projette notre trajectoire d’investissement jusqu’en 2040» appuie Marianne Laigneau.

Pour ce faire, il faudra éclaircir la situation au fil des problèmes qui se poseront durant cette transition : fournitures des équipements, prix des matières premières, tarifs de l’électricité… Enedis a pour mission d’installer ces équipements dont le prix varie de 4 à 100 000 euros. La situation est pourtant susceptible d’évoluer et Enedis devra s’appuyer sur des fournisseurs fiables : «ce sont eux qui ont peu de visibilité. Et c’est à nous de leur en donner afin qu’ils puissent recruter, monter des chaînes de production. On travaille avec eux sur des questions techniques, des questions environnementales et de sécurité» explique la présidente.

Quels marchés ?

Si le marché de production des équipements est «tendu» selon un technicien présent, le marché lui semble en forte croissance : la France s’est engagée à réaliser 7 millions de points de charge d’ici 2030. Avec une couverture du territoire de 95%, Enedis est en pôle position. Dans la région, il y avait en juin 2021, 47 659 véhicules électriques. Dans le Pas-de-Calais, bien moins urbain que le Nord, il y en avait 14 500 (dont les hybrides) en circulation. Combien à Calais dans un quartier qui empile les dispositifs sociaux et de renouvellement urbain depuis 20 ans ?

Au même moment, il y avait, dans les Hauts-de-France, 3 732 bornes de recharges accessibles aux publics dont 1 432 dans le Pas-de-Calais. Le service rendu (recharge) sera corrélé à la vitesse de charge. Le «plein» en 20 minutes sera vendu plus cher que celui qui prend 2 heures. Les tarifs ne sont, pour l’instant, pas encore connus.