Ça roule pour les poulies Aglaform !

Le préfet a lancé le coup d’envoi de «France relance» dans le Ternois le 5 novembre dernier. A Auxi-le-Château, Louis Le Franc a débloqué 400 000 euros pour moderniser l’entreprise Aglaform, spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles. 82 autres dossiers sont en cours d’instruction dans la région.

De gauche à droite : Ghislain Tétard, conseiller régional, le préfet du Pas de Calais, Louis Le Franc, Henri Dejonghe, maire d’Auxi-le-Château et le directeur d'Aglaform, Vincent Lefèbvre.
De gauche à droite : Ghislain Tétard, conseiller régional, le préfet du Pas de Calais, Louis Le Franc, Henri Dejonghe, maire d’Auxi-le-Château et le directeur d'Aglaform, Vincent Lefèbvre.

La petite commune d’Auxi-le-Château, dans le Ternois, a été choisie par la préfecture d’Arras pour inaugurer le plan «France relance» dans le Pas-de-Calais. A cette occasion, le préfet, Louis Le Franc, a été accueilli – dans les normes du protocole sanitaire et de sécurité – par Vincent Lefèbvre, tout nouveau directeur du site : «Aglaform est une société spécialisée dans les poulies automobiles et les boîtes de vitesses. Nous employons 97 personnes». Henri Dejonghe, maire de la commune, était présent ainsi que Ghislain Tétard, conseiller régional, qui représentait Xavier Bertrand. Tout ce beau monde a visité l’usine où la société auxiloise assure sa production sur quelque 10 000 m2 de locaux couverts.

Avant la visite, le préfet a rappelé les grandes lignes du plan de relance, présenté le 3 septembre dernier par le Premier ministre. «L’objectif est d’apporter une réponse économique sans précédent à la hauteur de la crise sanitaire du pays». Concrètement, l’Etat a décidé d’apporter une aide de 100 milliards d’euros aux entreprises qui ont répondu à l’appel à manifestation d’intérêt, lancé au niveau national l’été dernier.

Une aide de 400 000 euros

Pour Aglaform, tout a été très vite. «La filière automobile est très impactée par la crise du Covid. Nous avons candidaté en juin. Nous avions cruellement besoin d’une presse industrielle de 400 000 euros pour rester compétitifs et sauver la masse salariale. Un acompte de 200 000 euros vient de nous être versé», s’est réjoui le directeur. «55 000 salariés travaillent dans ce secteur dans les Hauts-de-France. La crise économique est la conséquence de la crise sanitaire», a ajouté Ghislain Tétard. «Notre volonté est de travailler ensemble. Pas de se concurrencer au sein des collectivités territoriales.» Avant d’ajouter : «Il s’agit de maintenir le développement économique actuel, voire de le développer.» L’autre challenge est de connaître les entreprises dans le besoin. Pour Louis Le Franc, «Il faut pouvoir identifier les projets même si on ne vient pas vers nous.» A ce jour, 82 dossiers ont été déposés dans la région.

Au cours de la visite, les invités ont pu découvrir la fameuse presse destinée à donner un nouvel élan économique à Aglaform. «Elle est arrivée sur le site il y a quelques jours. On attend un retour sur investissement immédiat», a dit le directeur. Confidentialité oblige, photographier le fruit du précieux cadeau de l’Etat n’a pas été autorisé… Il a néanmoins été possible d’assister à la transformation d’une pièce de métal en poulie. L’occasion de constater le savoir-faire des professionnels d’Aglaform. 80% de la maintenance est réalisée sur place. «Nous nous fournissons localement», a précisé le directeur.

Le directeur explique au préfet le délicat processus de fabrication d’une poulie.

Cette année, l’entreprise est en proie à des problèmes de recrutement. Pour Vincent Lefèbvre, «Ce métier est hyper technique. C’est difficile de trouver de la main d’œuvre qualifiée, comme des régleurs sur machine.» La moyenne d’âge est de 47 ans. Il y a 5 à 10 départs en retraite par an. Ghislain Tétard s’est dit «prêt à délocaliser des formations à Auxi-le-Château.» Enfin, le maire n’a pas caché son émotion et sa satisfaction : «Cette usine est emblématique de la commune. Il s’agit d’un patrimoine affectif pour nous», a conclu Henri Dejonghe.


Les Jeudis de la relance

Lancé le 5 novembre dernier à Auxi-le-Château, «France-relance» va se décliner en France jusqu’en 2022. 82 entreprises ont déjà déposé un dossier de candidature dans les Hauts-de-France. Si on se réfère au projet Aglaform, l’instruction d’un dossier prendrait moins de six mois. Du rarement vu pour débloquer des fonds en matière administrative  ! Au total, 100 milliards d’euros ont été budgétés sur cette initiative économique sans précédent. Objectif  : donner un sérieux coup de pouce aux projets présentés par des sociétés bien implantées territorialement pour sauvegarder durablement l’emploi. Confié aux collectivités territoriales, le dispositif de l’Etat concerne principalement quatre appels de projet dans les Hauts-de-France  : décarbonation de l’industrie  ; soutien à l’investissement dans les territoires  ; investissements dans les filières automobile et aéronautique et approvisionnements stratégiques. Afin d’aider les entreprises à élaborer leur projet, l’Etat, la Région, les Chambres de commerce, d’industrie, des métiers et d’artisanat ont mis en place un guichet unique. Du lundi au vendredi, il est possible de se renseigner au 03 59 75 01 00. Depuis le 5 octobre, cette cellule a été sollicitée à plus de 2 500 reprises.