«Une coopération logique»
François Decoster, président de la communauté d'agglomération de Saint-Omer, a accueilli Filip D’Havé, délégué général du gouvernement de la Flandre, pour présenter les axes de coopération transfrontalière entre le Pays de Saint-Omer, la Flandre-Intérieure et la province de Flandre-Occidentale qui englobe les villes de Courtrai, Ypres, Ostende, La Panne
. «L’authenticité est extrêmement importante pour moi, explique Filip D’Havé. Il est important de revenir à nos racines historiques, cerner ce qui nous rassemble pour mieux créer.» Le ton était donné lors de cette présentation qui rappellait que la région audomaroise a connu sa période de plus grande prospérité lorsqu’elle entra dans la possession des comtes de Flandre vers le Xe siècle. On y parla le flamand pendant des siècles. La ville est même restée longtemps au sein du réseau économique des Pays-Bas alors qu’elle en était officiellement séparée. Au XIVe siècle, Saint-Omer comptait près de 40 000 habitants. Industrie textile florissante, centre artistique qui rayonnait entre la Flandre, l’Artois et Amiens, la ville faisait des envieux. C’est sur ces bases historiques que les élus audomarois vont tenter de reconstruire leur coopération transfrontalière dans plusieurs domaines, tels que la formation, le tourisme, le sport et l’économie. En région Nord-Pas-de-Calais, un investisseur sur cinq est belge. Au Pays de Saint Omer, elles sont 2 300 entreprises pour 31 106 emplois salariés privés, mais seulement 9 entreprises belges pour 250 emplois. D’ailleurs, «80% des entreprises belges s’intéressent au marché français», a souligné un représentant économique de la Flandre. L’objectif pour l’ensemble des partenaires est de générer des actions concrètes dès 2015 dans ces domaines et de constituer une base de travail pour des programmes européens susceptibles d’être déposés dans le courant de l’année 2016. Des pistes ont été évoquées comme les échanges dans les secteurs industriels, des rencontres avec les pôles emploi transfrontaliers et la création d’un premier séminaire, le développement de l’apprentissage du néerlandais également dans les lycées professionnels, et, parmi les manifestations, le jumelage du golf audomarois avec le golf d’Ypres, ainsi qu’une course cycliste Saint-Omer/Ypres, aller-retour. «Qui pourrait bien devenir mondialement connue», a souri Filip D’Havé.