«La Région a rendez-vous avec le contrat»

Pour Daniel Percheron, l’année 2014 sera à la fois une année de contrats prometteurs pour la Région, sans cacher que certains devront être acquis de haute lutte…

De gauche à droite, Madjouline Sbaï, élue EELV, Pierre de Saintignon et Daniel Percheron.
De gauche à droite, Madjouline Sbaï, élue EELV, Pierre de Saintignon et Daniel Percheron.
D.R.

De gauche à droite, Madjouline Sbaï, élue EELV, Pierre de Saintignon et Daniel Percheron.

 Après avoir assuré la revue protocolaire des personnalités présentes, avec une mention spéciale pour Patrick Kanner − «mon alter ego (qui) a inventé le G3, la réunion du président du Conseil régional et des deux présidents des Conseil généraux une fois par trimestre» − et pour Rémi Pauvros, acteur du renouveau du projet Seine-Nord, Daniel Percheron, avec l’esprit qu’on lui connaît, à la fois plein d’humour, de malice, mais aussi parfois de sarcasme, a souhaité «une très belle année démocratique, que l’Europe trouve son chemin de vérité» et «surtout succès, bonheur, santé».
Attendu sur ses vœux 2014 à la Région qu’il préside depuis 2001, Daniel Percheron les a résumés et détaillés sous le vocable de «combat». «Nous avons rendez-vous avec le contrat, nos contrats», se prêtant d’abord à une évocation historique qui l’a amené du Conseil national de la Résistance à Jean Le Garrec qui «a réussi à mettre sur pied le contrat Etat-Région».
L’année 2014 sera donc celle des contrats avec l’Europe «qui a deux politiques, la Politique agricole commune et la Politique régionale», avec l’Etat concerné par le contrat de plan et plusieurs dossiers portés ici par la Culture, là par les Transports, avec les CCI de région et du littoral, avec la SNCF. Autant de dossiers que Daniel Percheron tient pour essentiels et qui seront l’objet autant de négociations que de combats. Appelant les agriculteurs à ne pas avoir «peur pour (leurs) terres : nous sommes prêts à ce que 50% soient transformés en zone d’agriculture protégée». Insistant sur le projet de la Région de subventionner, grâce aux fonds européens, 1 Md€ sur six ans, jusqu’à 50% sur les thèmes de la troisième révolution industrielle et de la transition énergétique. Prévenant le préfet de région que «pour le contrat de plan, ça ne va pas être facile, il va falloir discuter. Il y a des dossiers implaidables», en évoquant la liaison Seine-Nord, le RER Lille-Hénin, les aides au Louvre-Lens et à la spécialisation dans les langues des lycées… Pronostiquant la réussite de la régionalisation des ports avec le projet Calais 2005 et la création du port unique Calais-Boulogne dans lequel seront injectés de 700 à 900 M€ avec le concours de la Caisse des dépôts et du fonds Méridiam. Mais aussi remonté à l’égard de la SNCF qui parle de supprimer chaque jour trois TGV desservant Lens au profit de trois TER pour la Picardie, et qui n’envisage pas d’arrêt à Calais : «Ça ne peut pas aller. Ce contrat-là, (qui) ne pourra pas se renouveler aussi facilement, est fondamentalement à renégocier.»
Et après une ultime demande de meilleure prise en compte par l’Etat des spécificités de la région, partie prenante aussi de la refondation en cours du modèle social et économique français, le président du Conseil régional de conclure ces 30 minutes de vœux, ni plus ni moins, par une bénédiction «urbi et nordi» en clin d’œil au pape François que lui évoquait la présence de l’évêque de Lille qu’il venait d’apercevoir.