«L’aéroport est une force d’attractivité»

Avec 1 397 637 passagers en 2012, l’aéroport de Lille-Lesquin affiche une augmentation de 20% par rapport à 2011 et confirme sa montée en puissance. L’occasion de rencontrer Jean-Christophe Minot, son directeur, qui livre sa vision stratégique d’un outil essentiel pour le développement de la région.

«L’aéroport est une force d’attractivité»
Photo Victor Mahieu
Jean-Christophe Minot, directeur de l’aéroport Lille-Lesquin.

Une stratégie à revers. Ce qui nous importe, c’est de considérer l’aéroport de Lille comme un outil régional qui a pour objet d’amener des gens sur notre territoire. Un aéroport, ce n’est pas seulement pour partir, il sert aussi à venir. L’aéroport de Lille a beaucoup de modèles qui correspondent à des points de jonction de ville en ville et il faut disposer d’un marché pour que cette jonction puisse fonctionner et qu’une compagnie aérienne connue et crédible puisse venir. C’est ainsi que Rome ou Barcelone ont démarré ou que la desserte des villes du sud de la France a été confortée… Nous n’avons pas besoin d’être un aéroport qui desserve une ville qui ne l’est pas encore mais nous sommes un aéroport pour une région ou une ville qui existe.

Comme les pôles EuraTechnologies ou Eurasanté, l’aéroport est une force d’attractivité : prenez un diamètre de trois heures d’autoroute, vous agrandissez à trois heures de TGV puis à trois heures d’avion, et là vous comprenez le rayonnement de la Métropole. Lille n’a pas vocation à être un aéroport mondial mais un aéroport de proximité pour son propre territoire. En outre, l’aéroport de Lille est l’un des rares en Europe, sinon le seul, à ne pas avoir besoin de liaisons pour Paris, Bruxelles et Londres. Nous sommes donc une ville au cœur d’un dispositif avec trois capitales européennes majeures.
Toute la stratégie de l’aéroport est donc de se positionner à revers pour attirer les visiteurs car la région possède une attractivité territoriale de par sa culture, son dynamisme économique ou sa convivialité. Pour peaufiner notre modèle de développement, nous échangeons et nous construisons beaucoup avec le Comité régional de tourisme et avec les offices de tourisme
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Générateur d’emplois. L’aéroport de Lille génère de la création d’emplois : par exemple, 1 million de passagers, c’est 1 000 emplois directs, 4 000 emplois indirects. Quand les gens viennent dans la région – 70% pour des motifs personnels, 30% pour le business –, ils sont accueillis par ceux qui travaillent ici et apportent leurs services et leur assistance. Puis ces visiteurs prennent les transports en commun ou louent une voiture, vont à l’hôtel, au restaurant, font du shopping, visitent le Louvre-Lens, le LaM à Villeneuve-d’Ascq ou La Piscine à Roubaix. Car le Nord-Pas-de-Calais est une grande région de tourisme, avec un littoral magnifique par exemple. Sans oublier que, l’an prochain, commencent les commémorations de la Première Guerre mondiale. Les Australiens connaissent Fromelles et les Canadiens savent où est Vimy. Tout cela participe au développement de l’économie régionale.

1 450 personnes travaillent sur cette plate-forme et, depuis quatre ans, nous avons créé, tous services confondus, 450 emplois. Nous assurons des formations pour les jeunes et, après avoir travaillé avec nous – même en emploi saisonnier –, ils ont cette référence «aéroport» qui est un label de qualité. Nous leur donnons ainsi une rigueur et une exigence qui sont un tremplin pour leur avenir dans la vie active.

Les atouts de l’aéroport. Je pense qu’un aéroport à taille mesurée doit correspondre à son attractivité territoriale. C’est très important d’avoir sa marque en Europe. Ainsi, nous voulons que l’aéroport soit un endroit convivial et nous essayons de créer un environnement qui convienne à tous, en étant toujours à l’écoute de notre premier client, c’est-à-dire le passager. Il faut que le passage par cet aéroport à taille humaine soit agréable.

D’autre part, c’est un aéroport qui a obtenu plus de 99% de ponctualité en 2012, c’est-à-dire qu’un avion qui arrive ici est traité dans les temps qu’ont demandés les compagnies. Celles-ci d’ailleurs nous contrôlent en permanence et cela nous donne un cap. Cette ponctualité, et bien d’autres choses, fait que nous avons été élus plusieurs fois meilleure escale du trimestre par les compagnies aériennes. En outre, l’aéroport de Lille est de catégorie 3, soit le top niveau en cas d’approche par mauvaise visibilité.
Autre chose, nous avons un taux de remplissage des avions d’environ 80%, au-delà de la moyenne. Ce qui fait que l’avion est moins cher pour le passager et, forcément, il y a plus de monde qui veut partir de Lille. C’est une spirale positive : plus vous optimisez ce coefficient de remplissage, plus vous attirez de compagnies.
Enfin, à tous les niveaux de services, nous avons des gens de qualité, ce qui renforce notre autonomie Un nouveau bâtiment, le catering
(mot anglais désignant en jargon professionnel «l’approvisionnement en repas d’un grand groupe de personnes», NDLR), sera opérationnel dans un mois et demi et va fabriquer toute la nourriture embarquée à bord des avions. En produisant sur place, nous rendons service aux compagnies aériennes qui ont besoin de services mutualisés

Entretien réalisé le 23 avril.

 

 

Photo Victor Mahieu

Une année 2012 record pour l’aéroport de Lille.

 

Les principales lignes du programme printemps/été 2013

 

HOP !  6 destinations France : Bordeaux, Lyon, Nantes, Strasbourg, Toulouse et Montpellier. Vols directs hebdomadaires vers Ajaccio, Bastia, Calvi, Figari : 1 vol/semaine vers chaque destination

Ryanair. Fès (Maroc) : 2 vols hebdomadaires. Porto : 3 vols hebdomadaires (4 vols en août). Marseille : un vol direct quotidien toute l’année.

Vueling. Barcelone (ElPrat) : 3 vols directs par semaine vers l’aéroport principal de Barcelone.

easyJet. Toulouse : 6 vols hebdomadaires toute l’année. Bordeaux : 4 vols hebdomadaires toute l’année. Nice : vols désormais quotidiens (ajout d’un vol le samedi). Genève : 4 vols hebdomadaires.

Volotéa. Biarritz : 3 vols hebdomadaires. Bordeaux : 3 vols hebdomadaires toute l’année. Montpellier : 3 vols hebdomadaires. Nantes : 3 vols hebdomadaires toute l’année. Bastia : 3 vols hebdomadaires. Ajaccio : 3 vols hebdomadaires à partir du 2 juin.

Transavia. Ajaccio : 2 à 3 vols hebdomadaires. Venise : 2 vols hebdomadaires toute l’année. Rome : 2 vols hebdomadaires. Agadir : 1 vol hebdomadaire. Marrakech : 2 vols hebdomadaires. Oujda : 2 vols hebdomadaires.

 

Toutes ces nouvelles destinations sont dans le “Guide destinations” consultable et téléchargeable sur le site internet www.lille.aeroport.fr

 

 

 D.R.

Volotéa : une compagnie ambitieuse

Compagnie aérienne low cost espagnole créée en avril 2012, Volotéa relie aujourd’hui 50 capitales régionales européennes de taille moyenne – dont Lille – avec des Boeing 717 de 125 sièges. Des capacités moyennes mais dont le maillage fréquent permet de connaître d’excellents taux de remplissage (environ 70 %). «Notre base lilloise connaît même un taux au-dessus de la moyenne, soulignait son président Carlos Munoz, lors de sa récente venue à Lille. Nous avons déjà fait 25 000 passagers à Lesquin en 2012. Pour 2013, nous ambitionnons plus de 100 000 passagers.» Une croissance liée à l’ouverture de nouvelles lignes. Depuis Lille, Volotéa dessert désormais Bordeaux, Nantes, Biarritz, Bastia, Ajaccio et Montpellier, avec trois vols par semaine. «Nous avons identifié 15 à 20 lignes potentielles qui pourraient nous intéresser depuis Lille. Nous souhaitons également développer l’international européen. Notre originalité est que nous développons beaucoup de routes que nos concurrents ne font pas