«J’ai bâti mon entreprise par passion»

Il fait partie de ses entrepreneurs qui ont l’œil qui pétille quand ils parlent de leur entreprise. Michel Dervyn, à la tête du groupe Lafayette Coiffure, fourmille d’idées pour gérer ses enseignes et attirer de jeunes talents, souvent difficiles à dénicher.

"L'argent n'est pas le moteur dans la coiffure. C'est la passion".
"L'argent n'est pas le moteur dans la coiffure. C'est la passion".

Ses débuts dans la coiffure remontent aux années 70 : «Ce n’était pas une vocation. Mon père ne savait pas quoi faire de moi ! J’ai voulu faire de la coiffure ou de la cuisine et j’ai trouvé une place dans un salon à Seclin ». La patronne sera «un bel exemple de vie», dévoilant le potentiel du jeune homme ainsi que son ambition. Il ouvre rapidement un premier salon au centre commercial V2. «A l’époque, aucun coiffeur ne voulait s’installer en centre commercial parce que c’était associé à de l’abattage. Mais les clients sont les mêmes ! Je suis donc devenu un expert du centre commercial. Les chiffres d’affaires y sont 4 à 5 fois supérieurs au centre-ville» explique ce champion du monde de la coiffure, rapidement repéré par L’Oréal qui lui offrira de découvrir les différentes techniques de coiffure à travers le monde. Dix ans plus tard, il crée la marque Shampoo et ses premiers salons sans rendez-vous, ainsi que l’enseigne plus haut de gamme Michel Dervyn. Aujourd’hui, les deux marques comptent 900 salariés, 165 salons (dont trois au Japon), pour un chiffre d’affaires de 52 millions d’euros. Il y a deux ans, alors que le groupe connaît une période difficile, le groupe Vog (enseignes Vog et Tchip), dirigé par le chef d’entreprise régional Franck François entre au capital du groupe Lafayette Coiffure (MD, Shampoo) constituant désormais une force de frappe de 900 salons et de 5 000 salariés.

Intertitre

La prise de risque comme ADN

En 1990, Michel Dervyn reprend en propre l’enseigne Alexandre de Paris – « la sommité mondiale du coiffeur » –, qui regroupe aujourd’hui une quarantaine de salariés pour un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros. Orientés luxe et situés sur les belles artères parisiennes, ces salons sont amenés à se dupliquer dans les années à venir. Michel Dervyn crée aussi l’enseigne Le Barbier, entièrement dédiée aux hommes : «la coiffure masculine booste le métier et connaît une progression à deux chiffres.» Mais pour soutenir cette croissance, il faut recruter. «Nous passons notre vie à chercher des talents et à les former. Nous nous battons pour la création d’un bac pro coiffure (il n’existe actuellement qu’un CAP en coiffure, ndlr). Il faut susciter l’envie et donner aux jeunes le moyen de réussir.»

ENCADRE

Un concours pour susciter l’envie

Ouvert à tous les collaborateurs du groupe mais aussi au grand public, le 21ème grand concours de coiffure aura lieu le 19 novembre à Lille-Grand-Palais. A chaque année, un thème (pour 2017 : « Tout en Tresses »). L’an dernier, 3 000 participants étaient venus sur la compétition.

“L’argent n’est pas le moteur dans la coiffure. C’est la passion”.