«Il faut que la SNCF reconsidère cette décision»

Le 28 février dernier, la direction de Thalys confirmait la suppression de la desserte à Lille de ses trains à compter de 2019, soit quatre liaisons quotidiennes qui concernent 300 passagers de la ligne Lille-Amsterdam. Une annonce qui mécontente grandement le CESER Hauts-de-France, appelant à une mobilisation massive.

«Quand on regarde la carte SNCF en Hauts-de-France, c'est inquiétant», prévient Laurent Degroote, président du CESER Hauts-de-France. © CESER
«Quand on regarde la carte SNCF en Hauts-de-France, c'est inquiétant», prévient Laurent Degroote, président du CESER Hauts-de-France. © CESER

Faiblesse du taux d’occupation moyen et diminution du trafic depuis 2015 : les raisons de la suppression de cette desserte opérée par le Thalys depuis 2014 ne sont pas des arguments recevables pour le CESER (Conseil économique, social et environnemental régional), présidé par Laurent Degroote. «Thalys gagne de l’argent (CA de 509 millions d’euros, en hausse de 11% en 2017, ndlr) et, sous prétexte économique, le groupe veut supprimer une desserte. Si on veut que les Hauts-de-France aient une véritable capitale, elle ne peut exister que si elle communique avec d’autres capitales comme Londres, Amsterdam, Bruxelles ou Paris. Le hub ferroviaire est totalement remis en cause par cette décision», s’insurge Laurent Degroote. Les 170 membres de l’organe consultatif initié en 2016 sont en colère mais optimistes. «Je ne vois pas pourquoi cette décision ne serait pas réversible. Il faut que la SNCF la reconsidère», ajoute le président, rejoint par Raymond Annaloro, président de la commission transports et mobilité : «Si la région Hauts-de-France disparaît des radars, c’est un très mauvais signe envoyé à nos voisins mais aussi aux milieux économiques.»

Soutien des élus

Certes, les navetteurs ne sont que 300, mais ils font aussi fonctionner le reste du réseau, en prenant des correspondances TER. Et qui dit suppression de cette desserte dit compensation des voyages par la route, déjà bien trop encombrée… Et Raymond Annoloro de citer l’abandon du projet d’électrification de la ligne Amiens/Rang-du-Fliers, l’arrêt du projet d’amélioration de la desserte Lille-Valenciennes ou le report du RER Lille-Bassin minier en 2030. «Le CESER a un soutien indéfectible aux lignes TER et Intercités. Les conséquences de ces difficultés sont désastreuses pour les Hauts-de-France», poursuit-il. Prochaine étape donc pour le CESER : entrer en contact avec la direction du Thalys et de la SNCF ainsi que le CESER des Pays-Bas, lui aussi concerné par le problème pour les passagers au départ d’Amsterdam. Déjà soutenu par les élus de la Métropole et notamment par Xavier Bertrand, Damien Castelain et Martine Aubry, en total désaccord avec cette suppression, le CESER Hauts-de-France appelle à une «grande mobilisation de tous les acteurs».      

Le rôle du CESER

Composé de 170 membres représentant la société civile (syndicats, chambres de métier, CCI, CPME, monde associatif, universitaire…), le CESER travaille autour de l’emploi, de la révolution numérique et du territoire. Plus de 40 rapports ont déjà été rédigés. Laurent Degroote vient d’être réélu à la tête du CESER de France (13 CESER hexagonaux + 6 CESER outre-marins).