Cœur d’Ostrevent déploie des bornes de recharge électriques
Et si rouler avec une voiture électrique devenait possible à l’échelle des Hauts-de-France ? C’est en tout cas ce que veulent croire les élus de la CCCO qui ont décidé de se doter d’une infrastructure de recharge et, ipso facto, d'inciter les administrés à franchir le pas.
La voiture électrique, c’est d’abord une histoire de chiffres : 77% des Français font en moyenne moins de 100 kilomètres par jour, alors que l’autonomie d’une Renault Zoé de dernière génération avoisine les 300 kilomètres. «Sur notre territoire, dans la commune d’Hornaing, ces déplacements quotidiens font moins de 30 kilomètres», souligne Frédéric Delannoy, président de la communauté de communes Cœur d’Ostrevent. C’est ensuite une question de dynamique, avec 6 700 véhicules électriques qui circulent actuellement sur la région Hauts-de-France, 100 000 au niveau national. Avec le Grenelle de l’environnement, le développement des véhicules électriques est devenu une priorité inscrite dans la stratégie nationale de réduction des gaz à effet de serre, et la tendance se confirme. «Sur le mois d’octobre 2017, 3 728 véhicules hybrides et électriques ont été immatriculés, le mouvement ne fait que de s’amplifier», poursuit-il. C’est enfin un réel aspect environnemental, dans la mesure où les véhicules électriques ne rejettent pas de polluants et qu’ils sont silencieux. Ils constituent un gain environnemental significatif par rapport aux moteurs thermiques. Une notion d’autant plus importante qu’un déplacement sur deux se fait en agglomération. Dans le domaine du respect de l’environnement, la communauté de communes Cœur d’Ostrevent n’en est pas à sa première action, elle est même plutôt en avance : «Nous avons été la première intercommunalité à délibérer sur les perturbateurs endocriniens. Nous pensons que c’est important pour notre génération et celles à venir, mais aussi pour la préservation de notre environnement.» Dans un contexte de mutation, tout ce qui touche au développement durable est tendance. La politique régionale tournée vers la troisième révolution industrielle telle que présentée par Jérémy Rifkin commence à porter ses fruits et les Hauts-de-France font figure de modèle à suivre à l’échelle nationale.
En plusieurs phases
Les élus de Cœur d’Ostrevent ont décidé de rejoindre la démarche stratégique régionale d’électromobilité initiée par le SCOT du Grand Douaisis et d’adhérer à la charte régionale d’électromobilité, en prenant la compétence création, entretien et exploitation d’un réseau d’infrastructures pour les véhicules électriques et hybrides. «Nous souhaitons par notre action encourager la mobilité propre et contribuer à la protection de la qualité de l’air et à la lutte contre le changement climatique», lance Frédéric Delannoy. Une démarche visant à permettre aux usagers de pouvoir se recharger à tout endroit du territoire. La Région Hauts-de-France a ainsi lancé une première phase de déploiement de 873 bornes. Les agglomérations d’Arras, Saint-Omer, Boulogne, Maubeuge et donc du Douaisis ont commencé les travaux pour installer des bornes de recharge. Une deuxième vague sera lancée en 2020 et concernera 2 000 points de recharge. Sur le territoire de la CCCO, cela s’est traduit par la pose de 18 bornes de recharge (17 standards et une rapide). «Un investissement de 220 000 € hors taxes, subventionnés par l’ADEME et la Région à hauteur de 80%», résume Frédéric Delannoy. Afin de montrer l’exemple, la Communauté de communes a fait l’acquisition de trois premiers véhicules. Plusieurs communes qui doivent renouveler leur flotte se dirigeront également vers l’électrique. Quant au nombre de points de recharge, il évoluera en fonction des demandes et du taux d’utilisation. «Nous voulons aujourd’hui créer un appel d’air, nous devions nous engager dans la logique», conclut le président Delannoy, conscient que si le nombre de véhicules vient à augmenter de manière exponentielle, il faudra installer d’autres bornes sur son territoire. À l’échelle du Douaisis, d’autres bornes de recharge ont été installées sur le territoire de la CAD. C’est le SCOT Grand Douaisis qui porte la compétence et l’animation pour le compte des deux EPCI.