Buralistes : La transformation du métier en marche

«C’est un nouveau modèle qui doit se mettre en place pour continuer à maintenir le réseau à flot», assure Hervé Garnier, le président de la confédération des buralistes 54.
«C’est un nouveau modèle qui doit se mettre en place pour continuer à maintenir le réseau à flot», assure Hervé Garnier, le président de la confédération des buralistes 54.

Le 24 mars, la confédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle, présidée par le Dombaslois Hervé Garnier, tiendra son assemblée générale à Jarville-la-Malgrange dans un climat où la nouvelle hausse du prix du tabac, intervenue au début du mois, entraîne aujourd’hui ces commerçants de proximité à mettre en place de nouvelles stratégies de développement. Terminé la simple diversification d’activité, place à une véritable transformation du métier. Message délicat à faire passer dans les rangs

Diversification aujourd’hui, transformation totale demain ! C’est tout le challenge que les buralistes semblent aujourd’hui devoir relever pour tout simplement continuer à perdurer. «Nous ne sommes plus de simples distributeurs de tabac, il faut que nous redevenions de vrais commerçants.» Ce discours, Hervé Garnier, à la tête de la confédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle le tient depuis qu’il assure ses fonctions de président. Avec la dernière hausse du prix du tabac de mars dernier et l’échéance dans les deux ans à venir de voir le paquet de cigarettes à 10 €, la question ne se pose même plus. «La dernière hausse va provoquer la disparition de mille bureaux de tabac dans l’Hexagone», assure celui qui est à la tête d’une confédération qui compte aujourd’hui 203 buralistes, ils étaient encore 350 en 2003. Presse, carterie, épicerie mais surtout cigarette électronique, le buraliste de Dombasle-sur-Meurthe a toujours abattu la carte de la diversification. «Elle est tout simplement indispensable. Naturellement, le tabac demeure notre ADN car nous sommes le réseau de distribution de l’État mais aujourd’hui il est impensable de ne pas comprendre qu’il est nécessaire de se diversifier.» Cette diversification va beaucoup plus loin actuellement.

Fonds de transformation

 «C’est une véritable transformation de notre métier qui va aujourd’hui s’engager.» Le 24 mars prochain à l’occasion de l’assemblée générale de la confédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle (à l’Institut des jeunes sourds de Jarville-la-Malgrange), Philippe Coy, le nouveau président national de la confédération sera présent. Il devrait présenter le récent protocole d’accord signé avec l’État début février (courant jusqu’en 2021) «visant à accompagner la transition des buralistes vers un nouveau commerce de proximité, moins dépendant du tabac.» Un fonds de transformation (doté de 20 millions d’euros annuels sur la durée du protocole) devrait être créé pour accompagner cette véritable mutation du métier même de buraliste. «Au-delà de cette transformation nécessaire, c’est une véritable nouvelle image que nous devons donner. Le fait de notre volonté de s’inscrire dans l’opération du «Mois sans tabac» est un signal fort. C’est un nouveau modèle qui doit se mettre en place pour continuer à maintenir le réseau à flot», assure Hervé Garnier. Un nouveau modèle, de nouveaux codes, une nouvelle image, des changements de taille où un important travail de pédagogie sera nécessaire pour convaincre les troupes de cette confédération.