Boulogne-sur-Mer : l'économie de la mer s'expérimente au Blue Living Lab

Le Festival innovation mer & littoral, qui s'est tenu à Boulogne-sur-Mer du 5 au 10 novembre, a été l'occasion de découvrir la promotion qui occupe l'incubateur d'innovation de Nausicaà.

Le Blue Living Lab de Nausicaà permet d'expérimenter et d'affiner les innovations de demain. © Aletheia Press/Olivier Prud’homme
Le Blue Living Lab de Nausicaà permet d'expérimenter et d'affiner les innovations de demain. © Aletheia Press/Olivier Prud’homme

L'économie de la mer ne repose pas uniquement sur la pêche et le tourisme. Ceux qui en doutaient ont pu s'en faire une idée lors du Festival innovation mer & littoral qui s'est tenu à Boulogne-sur-Mer du 5 au 10 novembre derniers. L'occasion pour Nausicaà, partenaire du festival, d’ouvrir son laboratoire - le Blue Living Lab-, dédié à l’économie de la mer. Conçu au cœur du centre de la mer, cet incubateur propose à cinq créateurs de bénéficier d’un environnement spécifique et des bases de données de Nausicaà. «Il s’agit de projets qui vont rapprocher la science, l’innovation et la société, mettre en place des idées à tous niveaux de maturation, décrit Gaëlle Jean, chargée de mission pour Nausicaà. Depuis 2019, la mise en place a été actée avec la dizaine de partenaires institutionnels.»

Perfectionner les prototypes

Le Blue Living Lab accueille pour trois mois renouvelables des porteurs de projets sélectionnés sur des dossiers innovants, qui permettront demain d’améliorer «l’économie bleue». La promotion en place est très complète. Parmi les cinq projets qui ont vu le jour, BentiX, le drone sous-marin aux multiples usages, est le fruit du travail de Nicolas Boraccino. Benjamin de la promotion 2021, cet élève ingénieur en 4e année n'est âgé que de 20 ans. 

Aujourd'hui, réalisés entièrement en impression 3D, les gribouillis du départ prennent forme et deviennent peu à peu une merveille de technologie et d’ingéniosité. «C’est un drone sous-marin de petite taille et qui peut être équipé de caméras ou de pinces, explique Nicolas Boraccino. Son contrôle filaire permet une utilisation aisée aussi bien dans le domaine des loisirs maritimes que pour la surveillance d’endroits spécifiques. On pourra l’utiliser pour remplacer un plongeur ou vérifier un quai par exemple, mais aussi, pourquoi pas, en dépollution localisée.»

Nicolas Boraccino a tout de suite vu l'intérêt qu'il avait à intégrer le Blue Living Lab : «C’est le seul endroit qui va me permettre de tester mon invention en grandeur quasi nature. Mon appareil peut descendre actuellement à 10 mètres, et ici j’ai tout l’espace qu’il me faut dans les bassins.» Le jeune homme n'en est pas encore à parler prix et commercialisation. Il poursuit la phase de prototypage et de réglage des moteurs à propulsion électrique, rechargeables avec des panneaux solaires. Une situation qui correspond bien aux attentes et objectifs du Blue Living Lab. «Nous ne sommes pas en concurrence avec ce qui existe déjà, assure Gaëlle Jean, mais plutôt un appui au prototypage. Il n’est pas question de prendre part économiquement dans les futurs développements des projets.»

Coraux, mappage et aquaculture

Outre BentiX, le Blue Living Lab accueille aussi Corail Artefact, qui cherche à créer des supports de dentelles pour permettre la préservation des coraux. Prodrones, lui, permet la surveillance par drones aériens des milieux marins pour les cartographier et établir des suivis de développement ou de détérioration. Copéfish, pour sa part, élève des copépodes pour le développement de l’aquaculture et des applications biotechnologiques. La prochaine promotion devrait démarrer début 2022.