Boulogne conserve sa place de 1er port de pêche de France

Accusée de concurrencer la flotte de pêche artisanale (chalutiers de la Coopérative maritime étaploise et les fileyeurs côtiers), stable en 2012 avec 25 000 t, la flottille étrangère (Pays-Bas, Grande-Bretagne) est en progression de 6% (5 468 t), au même niveau que les chalutiers hauturiers de pêche fraîche d’Euronor (5 477 t de poisson frais, + 4%), réduits à trois¹ après le départ à la casse à Gand, en septembre 2012, de l’Halten-Bank (54 mètres, construit en 1973). Avec 15 300 tonnes pour un chiffre de 26,5 M€ (en diminution de 11%), les seuls Etaplois réalisent encore pas loin de la moitié du résultat boulonnais.

En valeur, le chiffre d’affaires de la halle à marée de Capécure est en baisse de 4% (76,1 M€) à cause d’un prix moyen au kilo (2,11 €) en érosion de 5%. Comme en 2012, la sole (10 M€, – 9%) reste l’espèce phare devant l’encornet (8,7 M€, – 5%) et le merlan (7,1 M€, – 20%). Ont nettement progressé les ventes enregistrées sur le bar (+ 17%) et la seiche (+ 40%), alors que le rouget-barbet fait nettement défaut aux Etaplois (- 47% en tonnage, – 26% en valeur). A ces chiffres, il convient d’ajouter les 3 782 tonnes (poids net) de filets surgelés à bord des trois navires congélateurs d’Euronor de plus de 54 mètres (Nordic II, Cap Nord et Klondyke) qui exploitent les quotas français de colin lieu, de cabillaud et d’églefin en mer du Nord et en mer de Norvège jusqu’au Spitzberg.

 

A la pêche débarquée s’ajoute l’import. Néanmoins, tous ces apports, vendus dans la première criée de France, ne représentent que 10% de la matière première valorisée à Boulogne. Les quais par lesquels parvient principalement le poisson sont ceux de la gare de marée (450 mètres de long) ou des entreprises de négoce et de transformation. Plus de 300 000 tonnes de produits de la mer arrivent par la route, en provenance essentiellement du nord (Norvège, Grande-Bretagne, Danemark). Le saumon est l’espèce vedette et une grande part des 136 000 tonnes de poisson rose norvégien exporté en France – premier marché au monde – transite par le Pas-de-Calais où sont implantées les grosses multinationales cotées à la Bourse d’Oslo (Marine-Harvest, Leroÿ, Norway Seafoods).

1. En remplacement de l’Halten-Bank, Euronor a racheté un chalutier d’occasion en Islande, l’Arbakur. Rebaptisée Halten-Bank II, cette nouvelle unité porte de nouveau à quatre le nombre de chalutiers de pêche fraîche du dernier armement hauturier basé à Boulogne.

 

Statistiques de la CCI Côte d’Opale sur les dix premières espèces mises en marché en 2012 sur le port de Boulogne-sur-Mer

Espèces          Poids en tonnes (évol/2011) Valeur en euros        Prix moyen en euros

 Merlan              5 457 (- 25%)                        7 103 016 (- 20%)                  1,30

Lieu noir         4 223 (+ 11%)                        6 207 107 (+ 3%)                   1,47

Maquereau     3 922 (+ 6%)                          4 963 489 (- 2%)                    1,27

Hareng              3 581 (+ 54%)                        1 322 759 (+ 31%)               0,37

Seiche                1 435 (+ 86%)                        3 823 073 (+ 40%)              2,66

Saint-Jacques  1 345 (- 4%)                            3 771 498  (- 7%)                 2,80

Tacaud              1 316 (- 5%)                              716 997 (=)                          0,54

Encornet          1 179 (- 14%)                         8 716 964 (- 5%)                    7,39

Sole                    1 043 (- 0,4%)                       10 051 100 (- 9%)                 9,63

Plie                     1 003 (- 5%)                           1 019 309 (- 12%)                  1,02