Bocaux Locaux, une cuisine inspirée et raisonnée

Vous connaissiez le coworking ? Le concept se décline désormais dans le monde culinaire avec le cocooking ! En Métropole, la Maison folie de Lomme a mis sa cuisine à la disposition de cinq traiteurs indépendants. Matthieu et Laure font partie des «pensionnaires» et mettent leurs talents culinaires au profit de leur entreprise, Bocaux Locaux.

Laure et Matthieu, deux entrepreneurs passionnés.
Laure et Matthieu, deux entrepreneurs passionnés.

« Une cuisine passionnée et raisonnée». Deux qualificatifs qui prennent tout leur sens quand on écoute Matthieu et Laure parler de leur projet. Depuis mars 2015, ils proposent des repas conçus avec des produits locaux, le plus souvent issus de l’agriculture biologique et évidemment présentés en… bocaux. «Il n’y aucun gaspillage et la qualité des aliments n’est pas altérée», précise Matthieu, à l’origine du concept, rejoint dans l’aventure par Laure, adepte de la permaculture. «C’est une approche globale qui crée des systèmes en s’inspirant de la nature, que ce soit dans l’économie, l’habitat ou l’agriculture. Reconnue par l’INRA, cette science prône le maraîchage bénéfique, c’est-à-dire associer les cultures entre elles tout en respectant la nature.» Plus concrètement, c’est faire pousser des tomates à côté du basilic, d’abord parce qu’ils se marient culinairement mais aussi parce qu’ensemble, le mélange est favorable pour la terre. Entreprendre de façon responsable, c’est bien là l’enjeu que se sont fixé les créateurs : une carte déclinée avec entrée, plat et dessert, qui varie en fonction des produits de saison, servis dans des bocaux à réchauffer au micro-onde, four et bain-marie. «Nos clients (Decathlon, groupe Adeo, Leroy Merlin, Bonduelle, etc., ndlr) sont fidèles et sont sensibles au ‘manger local’, au ‘zéro déchet’. Ils ont envie d’autre chose», précise Matthieu. Si les deux entrepreneurs sont rodés sur les services de l’entreprise, ils le sont aussi aux fourneaux puisqu’ils imaginent, testent et cuisent leurs «créations culinaires». Un défi de taille depuis bientôt deux ans, l’arrivée d’une troisième personne, prévue pour 2017, permettrait de les aider. «Nous pouvons travailler pour 10 à 150 personnes», ajoute-t-il.

Des produits 100% locaux. Ils se fournissent auprès de différents agriculteurs – régionaux, bien entendu  –, du MIN de Lomme, de Talents de Ferme (Wambrechies), des biocoop ( les magasins Biocoop ?) ou des marchés. Quant au bocal, loin d’être un frein en termes de création culinaire, il semble être un booster d’idées : gratin de potimarron au chèvre, maroillette, parfait de pomme-poire, tartelette à la fraise… «Tous les ingrédients sont visibles en un coup d’œil avec leurs différentes couches.» De quoi vous donner l’eau à la bouche et régaler les papilles tout en réduisant l’empreinte carbone : Bocaux Locaux conserve ses épluchures pour du compost et les clients réduisent aussi leurs déchets. «Sur une commande d’une cinquantaine de plateaux-repas, le client a économisé trois grands sacs-poubelle», précise Laure. Pour 2017, Matthieu et Laure espèrent multiplier les lieux de distribution, notamment dans des food corners. «Nous allons aussi lancer une campagne de crowdfunding sur Miimosa – un site de financement participatif exclusivement dédié à l’agriculture et à l’alimentation – pour investir dans une souvideuse qui nous permettra de proposer nos produits avec une date limite de consommation plus longue pour les food corners ou les particuliers», poursuit Laura, qui espère aussi continuer de témoigner sur l’entrepreneuriat responsable auprès des jeunes, comme elle le fait déjà dans des écoles de commerce. Une philosophie responsable, au service d’un projet d’entreprise.

Antoine Duhamel.
L’osso-buco revisité par Bocaux Locaux.

D.R.

Laure et Matthieu, deux entrepreneurs passionnés.