Blue Project trace la nouvelle voie des soft skills

Dans un climat où les difficultés de recrutement font la Une de l’actualité de l’écosystème entrepreneurial, l’approche empirique du management, de la notion même d’entreprise sont pointées du doigt. Histoire de tenter de (re)mettre en phase collaborateurs et dirigeants vers un but commun, la jeune société meusienne Blue Project, pilotée par Guillaume Bondant abat la carte des fameux soft skills mais avec une approche bien particulière.

Guillaume Bondant (à gauche), le fondateur de Blue Project, travaille notamment avec l’entrepreneur et chercheur Jérémy Lamri sur une approche adaptée de l’utilisation des soft skills en entreprise.
Guillaume Bondant (à gauche), le fondateur de Blue Project, travaille notamment avec l’entrepreneur et chercheur Jérémy Lamri sur une approche adaptée de l’utilisation des soft skills en entreprise.

Soft skills ! Le terme est aujourd’hui partout, dans toutes les bouches des professionnels des Ressources humaines et de certains gourous du management. Compétences comportementales, savoir-être, intelligence émotionnelle sont autant de définitions qui sont lancées à foison depuis quelques années et devenues l’apanage des recruteurs aujourd’hui au point d’en être tout simplement galvaudées. Constat établi notamment par Jérémy Lamri. Cet entrepreneur et chercheur affirmant une approche scientifique de la démarche des soft skills, cofondateur de Monkey tie, du Lab RH ou encore du Hub France IA et co-auteur de l’ouvrage «Le Défi des soft skills» (Éditions Dunod, juin 2022) est l’un des principaux intervenants et partenaires de Guillaume Bondant, fondateur de la jeune société meusienne Blue Project basée à Fains-Véel. «Nous nous sommes rencontrés à Dijon à l’occasion d’une journée de formation de communautés d’apprenants et de formateurs organisée par la région. Son approche des soft skills est pleinement dans ma vision des choses. Dans mon parcours professionnel, je me suis rendu compte que la clé de la formation, de l’adaptation, de l’intégration, c’est le comportement», assure le fondateur de Blue Project affichant plus de dix ans d’expérience professionnelle comme formateur puis responsable de site et directeur adjoint de centre dans la sphère de la formation dans l’Industrie.


Envie commune de faire société

«C’est là auprès des différents publics, aussi bien des collaborateurs, des apprentis, des demandeurs d’emploi et des employeurs, que j’ai pris conscience de cette problématique du comportement. Pour être bien avec les autres, il faut d’abord être bien avec soi, c’est la base motrice pour toute structure et les entreprises n’échappent pas à la règle.» L’analyse fait aujourd’hui caisse de résonnance dans le climat actuel où les difficultés de recrutement d’une grande majorité d’entreprises peuvent trouver leurs sources dans cette inadéquation entre les besoins et souhaits des collaborateurs et les objectifs recherchés par les employeurs. «Le constat est flagrant avec les nouvelles générations, et aujourd’hui avec des générations plus âgées, où les entreprises apparaissent totalement en décalage», assure Jérémy Lamri. «Il est indispensable aujourd’hui de créer un véritable climat où tout le monde s’accorde vers un même but ! Il faut redonner l’envie commune de faire société. L’entreprise se doit d’être accompagnée par un œil extérieur. Pour aborder les évolutions, les nouvelles missions, les changements d’organisation, il est indispensable d’offrir aux collaborateurs des conditions de travail bienveillantes.» L’approche peut faire un peu cliché mais elle semble être la clé de la solution aux problématiques actuelles et, sans aucun doute, à venir de bon nombre d’entreprises en la matière. «La base, c’est le développement personnel ! Il est holistique. Pour se sentir bien et s’épanouir, il faut apprendre à construire un équilibre entre différents piliers. Nous accompagnons les apprenants et leurs équipes pour développer leurs compétences à réfléchir et interagir dans un groupe.» Ateliers de théâtre en passant par la sophrologie appliquée, le buschcraft (techniques d’adaptation au milieu naturel), l’art-thérapie ou des activités physiques et sportives, sont autant de leviers actionnés par les équipes de Blue Project (une douzaine d’intervenants aujourd’hui) pour tenter d’insuffler une nouvelle vision des Ressources humaines «en apportant aux entreprises les outils nécessaires pour apporter l’énergie positive dans leurs effectifs, donner envie aux collaborateurs de rester et aux nouveaux talents d’intégrer les équipes.» Les nouveaux défis à relever aujourd’hui pour l’écosystème entrepreneurial...

Les dix soft skills importants

Communication, collaboration, influence, gestion d’équipes, transmission, anticipation, pensée logique, approche systémique, processus créatif et développement de soi ! Ce sont les dix soft skills, mis en avant par Jérémy Lamri, Michel Barabel, Todd Lubart et Olivier Meier, dans leurs ouvrages communs «Le Défi des soft skills» (Éditions Dunod, juin 2022). Un ensemble de compétences que les auteurs définissent comme «réflexives» permettant «d’agir avec un succès dans un contexte socio temporel donné en sollicitant les capacités à réfléchir et à interagir avec autrui.» Toute une approche !