Bilan Insee 2020 : une économie marquée par la crise sanitaire

L'économie régionale a été très impactée par la crise sanitaire de 2020, selon les dernières publications de l'Insee. Mais les chiffres régionaux sont tout de même plus encourageants qu'au niveau national et indiquent une reprise progressive dans les prochains mois.

Le secteur touristique est celui qui a sans doute été le plus touché par la crise. © Image'in
Le secteur touristique est celui qui a sans doute été le plus touché par la crise. © Image'in

«Cela a été un choc mais peut-être moins que dans d'autres régions françaises, compte tenu de la structure de notre économie», résume Jean-Christophe Fanouillet, directeur régional de l'Insee, en évoquant la crise sanitaire de 2020, au cœur des dernières publications de l'Insee présentées le 8 juillet lors d'une visioconférence.

Comme partout ailleurs, l'activité a été très fortement ralentie en Hauts-de-France lors du premier confinement. Le nombre d'heures rémunérées a ainsi baissé de 33% en avril 2020. «Les secteurs les plus touchés ont été l'hébergement-restauration, la construction et les transports. Le trafic aérien a baissé de deux tiers et le nombre de véhicules immatriculés, d'un tiers durant cette période», note Noémie Cavan, chef de projet à l'Insee.

Les secteur de l'industrie et de la construction ont été moins impactés durant le deuxième confinement, plus souple au niveau des restrictions. En novembre et décembre, l'activité a ainsi diminué de -7,2% et -4,4%.

Le tourisme très impacté

La crise a aussi eu un impact sur les marchés agricoles où une baisse de la production de céréales, de betteraves, de lait et d'abattage de porcs a été constatée, entraînant une hausse du prix du blé, de la vache de réforme, et une baisse du prix du sucre, du lait et du porc charcutier.

Le marché de l'immobilier, en particulier celui du logement neuf, a connu lui aussi de grandes difficultés en 2020. «Les mises en chantier ont diminué de -12% et les permis de construire de -7,2% sur l'année», indique Noémie Cavan. Le secteur touristique est celui qui a sans doute été le plus touché par la crise : le nombre de nuitées dans les hôtels a chuté de -46% et celui des nuitées en camping de -21% par rapport à 2019. «Le soutien de la clientèle résidente n'a pas suffi à compenser la baisse de fréquentation nationale et internationale.»

Une baisse de l'emploi

L'emploi a lui aussi reculé partout dans la région (-0,6%), «sauf dans le département du Nord, le seul à avoir réussi à stabiliser son nombre de salariés», affirme Noémie Cavan. A contrario, c'est l'Aisne qui subit le plus la crise avec une perte de 3 270 emplois, soit une baisse de 2,2%. Les secteurs les plus concernés sont l'industrie et le tertiaire marchand hors intérim.

L'emploi intérim s'est quant à lui maintenu malgré la crise et a même connu un léger rebond au deuxième trimestre. En 2020, alors que l'intérim connaît une baisse de 5,3% en France, il augmente de 1,1% dans la région. «Le secteur a retrouvé son niveau d'avant crise dans la région, notamment grâce au service marchand», ajoute la cheffe de projet.

Un record pour la création d'entreprise

Comme partout ailleurs en France, la région enregistre un nouveau record en termes de créations d'entreprises (+5,4%) malgré le contexte économique. «Cette dynamique est portée par les micro-entreprises, qui ont bondi de 12%, principalement dans les services de livraison à domicile et dans la vente à distance.» Les défaillances d'entreprises connaissent elles aussi une baisse record cette année grâce aux dispositifs d'aide de l'État : -39% par rapport à 2019.

En se basant sur les chiffres du premier trimestre, l'Insee s'est également penchée sur les prévisions pour 2021. «Depuis début mai, tous les indicateurs semblent aller dans le sens d'une reprise progressive. Une résurgence de l'épidémie n'est pas exclue, mais tous les spécialistes s'accordent à dire qu'elle n'aurait pas d'impact sur l'activité économique», conclut Jean-Christophe Fanouillet, qui estime que «la France pourrait retrouver son niveau d'avant crise à la fin de l'année».